Le département d’anglais de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar peut satisfaire tous les besoins de l’État en matière de ressources humaines pour la réalisation de son projet de l’introduction de la langue anglaise au primaire, a assuré son chef, le professeur Abib Sène.
«On a un département qui fait plus que l’université du Sine-Saloum en termes d’effectif. Il est aussi plus important que l’université de Diamniadio qui fait à peu près l’effectif (de l’université Assane Seck) de Ziguinchor, plus important que la Faculté de médecine (de Dakar)», a-t-il avancé.
«Nous sommes une université dans l’université, et donc le département d’anglais peut satisfaire tous les besoins de l’État en matière de ressources humaines pour réaliser son projet», a indiqué Abib Sène dans un entretien avec l’Aps. «L’apprentissage de l’anglais au primaire est encore en phase de test. Pour l’heure, les cours se font dans quelques écoles-pilotes et ils sont dispensés par des instituteurs. Même si certains d’entre eux ont quelques notions de base de la langue anglaise, ou peuvent être des diplômés en anglais, le défi des ressources humaines reste important», note M. Sène. Il voit dans son département la clé devant ouvrir les portes de l’efficacité dans l’opérationnalisation de l’anglais au primaire.
Abib Sène recommande à l’État de parier sur les étudiants en anglais formés à bonne école, des jeunes qui ne demandent qu’à être employés quelque part. «Un double avantage puisqu’ils sont plus outillés et leur implication absorberait un besoin important de potentiels chômeurs», a-t-il fait savoir. «Mais aussi bizarre que cela puisse paraître, j’ose dire qu’à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, nous formons moins de chômeurs. Les étudiants qui parviennent à décrocher leur licence et leur maîtrise en anglais ont tout le temps une opportunité quelque part pour trouver un emploi», a-t-il relevé.
Selon lui, «le département d’anglais est là avec tout ce dont il dispose comme ressources humaines pour accompagner le projet d’introduction de l’anglais dans l’enseignement dès le primaire». Le professeur Abib Sène estime que l’introduction de cette langue dès l’élémentaire et le préscolaire est «une très, très bonne idée si l’on tient notamment compte du nombre d’écoliers qui ont suivi des cours d’anglais de la 6e à la Terminale, sans pouvoir manier couramment cette langue».
APS