Retraité de l’armée, il y a plusieurs années, Ibrahima Top a été élu en février dernier, président de la Fédération nationale des associations de parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Fenapes). Ce militaire à la retraite, se félicite des réformes en cours dans le système éducatif.
Ibrahima Top est le nouveau président de la Fédération nationale des associations de parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Fenapes). Il a été élu en février dernier en remplacement du défunt Bacary Badiane.
Dans un entretien avec « Le Soleil », M. Top salue la révolution qui est en train de s’opérer dans le système éducatif sénégalais. « Nous saluons vivement les réformes en cours dans le secteur de l’éducation. On assiste à une révolution dans le secteur éducatif. Je fais allusion à la nouvelle initiative pour la transformation humanitaire de l’éducation (Nithe). On passe de la communauté éducative à la société éducative », a confié Ibrahima Top.
Il a affirmé que cette initiative est beaucoup plus englobante, plus inclusive et plus participative. « Ce sont-là des réformes qu’il faut saluer », a indiqué le nouveau président qui a intégré la Fenapes depuis 2005.
Ibrahima Top cite également l’Agenda national pour la transformation de l’enseignement supérieur (Antesri). À son avis, la Fenapes n’est pas un syndicat, mais ne manque pas, en cas de besoin, de rappeler à l’État les difficultés dans le secteur de l’éducation. « La Fenapes n’est pas contre l’État. Au contraire, nous accompagnons l’État dans sa politique éducative », a précisé le président de la Fenapes qui est également revenu sur les actions de l’organisation.
Il renseigne que la Fenapes a été, cette année, à Kataba, dans le département de Bignona, lors de l’incident du Kankourang où des enfants ont été bastonnés parce qu’ils n’avaient pas la moyenne au second semestre. « Lorsque nous avions été informés, nous avons fait le déplacement séance tenante. En présence du préfet et de l’Ief, nous avons tenu un langage de vérité à chacune des parties impliquées dans le différend. Nous avons également expliqué que le châtiment corporel est interdit à l’école. Finalement, les différentes parties ont signé un protocole et il a été retenu qu’il n’y aura plus de bastonnade », a fait savoir M. Top.
La Fenapes, note son président, c’est également l’appui aux élèves et étudiants démunis. « Nous prenons en charge les malades et les inscriptions d’élèves et d’étudiants dont les parents n’ont pas les moyens. Et nous le faisons de la manière la plus transparente. De la même manière, nous prenons en charge les enfants démunis », soutient Ibrahima Top.
Quand il y a eu, en mai dernier, l’accident d’un car transportant des élèves en sortie pédagogique près de Vélingara, M. Top note que sa structure s’était rendue sur place pour présenter les condoléances de la Fenapes et assister les victimes.
Appui à la politique éducative de l’État
La Fenapes a également récompensé les « Miss math » et « Miss science », avec la remise d’une enveloppe à chaque lauréate. Ibrahima Top dit avoir fait le même geste lors de la cérémonie de récompense des lauréats du Concours général. « Nous avons acheté des ordinateurs et des tablettes pour accompagner l’État dans l’élan de récompense des élèves qui se sont distingués. Il est vrai qu’en lieu et place d’une subvention, l’État nous octroie un appui institutionnel qui, certes, n’est pas si conséquent, mais, si modeste soit cet appui institutionnel, nous nous sommes dit qu’une partie sera retournée à l’éducation », a dit le président de la Fenapes.
Bilan de Badiane
Il a également évoqué, avec « Le Soleil », les projets de la Fenapes. Ibrahima Top compte surtout accompagner l’État dans l’élimination des abris provisoires. « Nous allons demander à chaque parent d’élève de contribuer, ne serait-ce qu’un sac de ciment pour la construction de salles de classe », annonce-t-il, en précisant que cela est à ranger dans le registre des innovations.
En plus, dès son élection, il dit avoir confectionné des cartes de membres parce qu’il juge inadmissible qu’on soit membre de la Fenapes sans se faire identifier. « Nous avons également entamé une série de formations pour les membres de notre fédération pour les outiller sur les missions de l’Anaq Sup. Cela leur permettra d’éviter d’envoyer leurs enfants dans n’importe quelle école de formation. Car, il est important que les parents sachent si un établissement dispose d’une habilitation ou accréditation », a expliqué le président de la Fenapes.
Ibrahima Top n’a pas manqué de saluer le bilan de feu Bacary Badiane à la tête de la Fenapes. « J’avoue que tout n’a pas été rose. Je ne dirai pas non plus que ceux qui étaient-avant moi n’ont rien fait. Non. Mais, à un certain moment, la Fenapes était dans une sorte de léthargie. Il a fallu que feu Bakary Badiane prenne les rênes pour qu’elle commence à sortir la tête de l’eau. Grâce à lui, la Fenapes s’est dotée d’un siège et a commencé à bénéficier d’un appui institutionnel », a indiqué M. Top.
Ibrahima Top a profité de cette occasion pour demander au Président de la République, au Premier ministre et au ministre de l’Éducation nationale d’appuyer la Fenapes afin de lui permettre de bien mener sa mission d’accompagnement de la politique éducative de l’État.
Abdou DIOP