L’État du Sénégal, par le biais du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a récemment annoncé le recrutement exceptionnel de 500 agents pour le Personnel d’enseignement et de recherche. Un recrutement qui, expliquent les autorités, est conforme aux orientations formulées par le Chef de l’État lors du lancement de l’Agenda national de transformation de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Antesri) le 17 juillet dernier.
Cet acte répond aux besoins urgents de renforcement du taux d’encadrement et cibles les filières prioritaires alignées à la Vision stratégique 2050, l’unique référentiel des politiques publiques des tenants actuels du régime au Sénégal. Globalement, le besoin identifié par l’autorité est de 1.500 agents. Un pas encourageant ! Dans une Afrique du Sud rongée par l’apartheid où les non blancs étaient des citoyens de seconde zone et où l’inégalité socio-économique était la plus criante, un homme a compris qu’il fallait miser sur l’éducation pour corriger ces impairs.
Sa citation, « l’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde », est aujourd’hui devenue un viatique. Nelson Mandela, figure emblématique de la lutte contre l’apartheid, a été un exemple vivant de cette assertion. Avant, pendant ses 27 ans de prison et après, il n’a cessé de se battre dignement pour acquérir le savoir. Pour se libérer et libérer les siens. Il a compris l’importance capitale de l’éducation dans la transformation sociale. Il a également compris la place prépondérante des connaissances et de la compétence pour améliorer la vie des particuliers et des ensembles. Il a surtout compris l’importance du facteur éducation pour un éveil des consciences. Pour un monde plus juste et plus équitable.
En définitive, l’éducation est un levier essentiel pour relever nos défis, nous accomplir et donner une meilleure orientation à notre vie ; notre communauté. L’humanité. Le 7 août 1965, lorsqu’il se séparait de la Malaisie, Singapour était un État fédéré marécageux, dépourvu de toute richesse, y compris même l’eau potable. D’aucuns prédisaient le pire pour la future richissime cité-État. Que nenni ! Il a fallu la vision éclairée d’un homme, Lee Kuan Yew, pour faire mentir tous les pronostics. Instruit dans la pure tradition anglaise, ce Singapourien d’origine chinoise a fait la prestigieuse London school of economics et le très réputé Fitzwilliam college de Cambridge.
Premier ministre de son pays entre 1959 et 1990, il a surtout misé sur l’éducation pour faire de Singapour ce qu’il est devenu aujourd’hui : un pays prospère, innovant et performant. En effet, Lee Kuan Yew a attiré les investissements directs étrangers et développé le capital humain en misant sur l’éducation et la formation. Grâce à sa politique, Singapour figure désormais dans le trio de quasiment tous les classements. Il se dit que c’est Lee Kuan Yew qui a influencé le président Deng Xiaoping. C’est après une visite d’État à Singapour que cet ancien numéro un chinois a initié la politique de réformes et d’ouverture en Chine. Beijing a aussi fortement misé sur l’éducation.
Chaque année, le pays qui est connu pour la rigueur de son examen d’entrée à l’université met 13 millions d’agents très bien formés sur le marché de l’emploi. Une politique qui a valu à l’Empire du Milieu ses performances économiques actuelles. La Chine est aussi en plein dans l’innovation. À la fin de l’année 2023, par exemple, 378.000 brevets concernant l’Intelligence artificielle (IA) ont été déposés en Chine, soit un taux de croissance de plus de 40% par rapport à l’année précédente. Un taux de croissance 1,4 fois plus élevé que la moyenne mondiale.
En effet, l’économie de la connaissance est très importante en Chine. Selon l’Administration nationale de la propriété intellectuelle de Chine (Anpic), elle contribue à hauteur de 10% du Pib. En témoigne le dynamisme des Batx (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi). D’autres pays comme la Suisse, la Corée du Sud, l’Irlande ou encore Israël misent sur l’économie de la connaissance. Ils ont bien compris l’importance du facteur Éducation dans le développement.
Aly DIOUF