Lala Seydi Diallo est enseignante au Collège d’enseignement moyen (Cem2) de Kolda. Ses multiples occupations dans le sport comme à l’école font d’elle un personnage atypique.
KOLDA – Le soleil ardent accompagné d’un vent chaud et sec a poussé les gens à déserter les rues de Kolda, notamment au quartier Saré Moussa. A l’exception des conducteurs de moto-jakarta groupés sous l’ombre des arbres, de rares tenants de commerce et d’enfants flânent dans une ambiance plutôt paisible dans ce quartier située non loin de la ville. C’est ici qu’habite Lala Seydi Diallo enseignante au Collège d’enseignement moyen 2 de Kolda. La quarantenaire, elle est une vraie actrice de l’éducation pour avoir consacré près de deux décennies de sa vie à ce domaine. Tout a commencé par l’influence de deux personnages : Aliou Sagna, son beau-frère et Bassirou Kassé, son enseignant de l’école primaire.
Après la réussite au Bfem en 2000 au Cem 1, elle fréquente le lycée Alpha Molo Baldé où elle décroche son Bac, après trois ans d’études. Comme bon nombre de Koldois, Lala fait cap sur Dakar, à l’Ucad où elle est orientée au département de Lettres modernes à la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh. Elle y obtient son Duel 2 avant d’abandonner les études « pour des raisons familiales », dit-elle. C’était, pour elle, le retour dans son Fouladou natal pour tenter sa chance à la vacation afin d’assouvir son appétit d’enseigner. Elle a été sélectionnée et intègre le système éducatif et fut affectée, au Cem de Gadapara, dans la commune de Kolda. « Depuis 2006, année de mon engagement dans la vacation, j’enseigne ici à Kolda », dit-t-elle. De fait, après un passage express dans ce Cem, elle est affectée définitivement au Cem 2, où elle a passé la suite de sa carrière jusqu’en 2014.
Mais l’envie d’explorer de nouveaux horizons la bouscule. « Après 10 ans dans les classes, je sentais le besoin de découvrir autre chose. C’est pourquoi, j’ai demandé à intégrer l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) en 2014 », explique-t-elle. Mais très vite le goût de l’enseignement et l’envie de retrouver les élèves prennent encore le dessus. En 2023, elle revient au Cem 2. Au début, la footballeuse Son principal ne tarit pas d’éloge à son endroit. Selon M. Thiam, Lala Seydi Diallo affiche un professionnalisme irréprochable. « En plus de son engagement et de son professionnalisme, elle est très respectueuse de sa hiérarchie », témoigne-t-il. « Mme Diallo entretient de bonnes relations avec tout le monde à l’école. Il est très rare de la voir renvoyer un apprenant», affirme M. Thiam. Outre l’enseignement, Lala Seydi Diallo doit aussi sa réputation dans le Fouladou à ses talents de footballeuse et d’encadreur D’ailleurs il n’est nul besoin de faire des efforts pour déceler la sportive qui se cache derrière son physique et son ardeur. Elle a fondé la toute première équipe de football féminin à Kolda : les Amazones. « C’était en 2000 avec une certaine Maimouna Cissokho Khouma », se rappelle-t-elle, l’air nostalgique.
En fait, selon elle, c’est le fameux coach Balla Moussa Sadio, qui, à travers son école de football, a posé les jalons de l’équipe dans le championnat féminin. Ayant grandi dans une famille de footballeurs, celle qui a commencé à taper le ballon avec ses grands frères depuis son enfance, a récolté des fruits de ses efforts. Sa passion pour le football lui a valu une présélection avec l’équipe nationale féminine. A un autre niveau Lala Seydi s’est frayée son chemin car, lors de sa première année universitaire, elle a rejoint l’une des références du football féminin au Sénégal : les Sirènes de grand Yoff. « Malheureusement, il était difficile, pour moi, d’allier football et études. Donc j’ai dû choisir les cahiers », explique-t-elle. Entre temps, la politique Après avoir tourné la page du football depuis des années, Mme Diallo compte accompagner son club fanion, les Amazones de Kolda qui évolue aujourd’hui en deuxième division.
Son objectif est de tout faire pour apporter sa contribution au retour de cette équipe dans l’élite. Dans le monde de l’éducation qu’elle maîtrise le plus et dans lequel elle a acquis de l’expérience, elle souhaite être toujours une référence. « L’objectif est de former les enfants pour les aider à faire les bons choix dans leur cursus et leur vie tout court », a indiqué cette dame qui s’investit également dans la politique avec les couleurs du parti Pastef depuis 2017. « C’est la nouvelle façon de faire de la politique, initiée par Président Ousmane Sonko, qui m’a séduite », se justifie-t-elle. « Je suis responsable de la cellule Pastef de mon quartier, Saré Moussa et des femmes patriotes de la commune. En plus, je suis la chargée de la communication du Mouvement « jigénu Pastef (Mojip) », confie-t-elle. « Mon combat reste le même : contribuer au développement de mon Kolda natal et faire en sorte que la population ne soit pas oubliée dans les politiques publiques», indique-t-elle.
Par Tidiane SOW (Correspondant)