La communauté académique de l’Université Cheikh Anta Diop a célébré la journée du 8 mars à travers un panel axé sur le thème : « La femme, actrice de la cohésion sociale dans l’espace universitaire ». Lors de la conférence tenue à l’Auditorium Khaly Amar Fall, la Rectrice sortante, le Professeur Aminata Niang et Dr Myriam Thérèse Arlette Dia Ntab ont plaidé pour l’accès des femmes aux instances de décision pour une meilleure implication dans la pacification de l’espace universitaire.
La violence rythme souvent nos universités, et particulièrement l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Face à cette situation qui impacte sur le volet académique, les femmes veulent s’impliquer davantage dans la pacification de l’espace universitaire. A cet effet, la réflexion a été lancée à l’occasion de la célébration du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes.
La communauté académique a organisé samedi, une conférence sur le thème : « La femme, actrice de la cohésion sociale dans l’espace universitaire ». « Nous avons compris qu’une université est une communauté académique dont les missions sont de former, d’assurer la recherche et l’innovation au service de la nation…Or, on ne peut pas remplir ces missions sans la paix », a expliqué le Pr Aminata Niang Diène, la Rectrice sortante. Non sans rappeler que l’Ucad « a traversé, au cours de ces deux dernières années de rudes épreuves qui ont fortement secoué ses différents fondements et contribué à fragiliser sa cohésion sociale ».
Dans cette pacification, les femmes y ont joué un très grand rôle, particulièrement la Rectrice sortante, a reconnu le représentant du Recteur entrant.
Selon le professeur Moustapha Sall, « quand l’Université était à terre, dans un avenir incertain, elle l’a remis sur les rails ». Il a relevé que les femmes sont d’excellentes médiatrices sociales car étant mères des enseignants, des étudiants. Le conférencier, le Professeur Amadou Tidiany Diallo, a abondé dans le même sens en évoquant des références coraniques. « Toutes les religions accordent une importance capitale à la paix qui est citée 25 fois dans le Coran et la femme a toujours contribué à la cohésion par l’éducation, la formation », a appuyé le modérateur Djim Dramé, directeur des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés en langue arabe.
Pour la panéliste, Docteur Thérèse Arlette Dia Ntab, présidente de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes du Sénégal, c’est parce que « les femmes ont une propension au don de soi, à l’écoute, l’empathie, la bienveillance ». Ceci, ajoute-t-elle, « les prédispose à être les protagonistes majeures de la cohésion sociale dans l’espace universitaire ». Toutefois, la théologienne regrette l’absence des femmes dans les instances de décision qui fixent les orientations relatives à cette cohésion sociale. A son avis, cette absence peut expliquer les récurrences de saccages, frictions et batailles à relents communautaristes, politiques…de ces dernières années. C’est pourquoi, Dr Ntab estime que « les femmes de l’Université doivent prendre conscience qu’elles doivent accéder aux instances de décision pour être les instigatrices de la cohésion, et non les exécutantes de stratégies conçues par des hommes ». Pour y arriver, Pr Aminata Niang souligne « qu’il faut travailler à favoriser une meilleure implication des femmes de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dans la recherche et l’application de solutions de socialisation interne et endogène pour la pacification de l’espace universitaire ».
Après la conférence, plusieurs femmes et des étudiantes ont été honorées pour « leurs qualités morales et intellectuelles et pour leurs contributions au rayonnement national et international de l’ Université ».
Fatou SY