La cérémonie de clôture de la troisième phase du projet China Funds-in-Trust (Cfit III), mise en œuvre par l’Unesco avec l’appui du gouvernement chinois, s’est tenue, hier, à Dakar. L’évènement a réuni l’ambassade de la République populaire de Chine au Sénégal, la direction régionale de l’Unesco et le ministère sénégalais de l’Enseignement supérieur. Tous les partenaires ont salué les résultats « concrets et transformatifs » du projet.
Lancée en 2021, la troisième phase du projet China Funds-in-Trust (Cfit III) a été conçue pour renforcer l’enseignement supérieur technique en Afrique, en mettant l’accent sur la formation de compétences adaptées aux besoins économiques. Financé par la République populaire de Chine et coordonné par l’Unesco, il a concerné deux établissements sénégalais de référence : l’École polytechnique de Thiès (Ept) et l’École supérieure polytechnique (Esp) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les partenaires ont salué les résultats obtenus dans la mise en œuvre du projet. Sous la coordination de l’Unesco, le projet a permis de réviser les maquettes de formation, selon l’approche par compétences, de créer un réseau national des écoles d’ingénieurs et d’accroître la participation des jeunes femmes dans les filières scientifiques et techniques. Dimitri Sanga, directeur régional de l’Unesco, a salué « le leadership du gouvernement sénégalais » dans la mise en œuvre du projet. Selon lui, le Cfit III répond à un défi continental majeur. Chaque année, soutient M. Sanga, des millions de jeunes diplômés africains se retrouvent face à un marché du travail saturé, alors même que nos économies manquent cruellement de main-d’œuvre qualifiée. « Le Cfit a replacé l’étudiant au centre de son apprentissage, renforcé les liens avec le secteur privé et intégré la dimension environnementale grâce au développement des « greening skills » pour préparer les ingénieurs aux métiers durables », a-t-il expliqué. Dans son intervention, Li Zhigang, ambassadeur de Chine au Sénégal, a salué « le succès d’une coopération sincère et exemplaire entre la Chine, l’Unesco et le Sénégal ». Il a rappelé que le projet s’inscrit dans la vision du président Xi Jinping, qui a fait de la formation des talents africains une priorité de la coopération sino-africaine.
« L’éducation reste la clé pour transformer les défis technologiques en opportunités. Le capital humain est la plus grande richesse de l’Afrique : bien formé, il deviendra un moteur de développement pour le continent et pour le monde», a déclaré le diplomate chinois. L’ambassadeur a également souligné le rôle croissant du Sud global dans la redéfinition des équilibres mondiaux. Pour lui, le Cfit illustre « la capacité des nations à coopérer autour du savoir et de la technologie dans un esprit d’égalité et de partage ». Représentant le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), le Pr El Hadj Omar Thiam a exprimé la satisfaction du gouvernement quant aux résultats obtenus. « L’alignement des formations sur les besoins du marché, la promotion de la pédagogie active, la reconnaissance de l’autonomie de l’étudiant et la prise en compte du genre sont des avancées majeures », a-t-il affirmé. M. Thiam, qui est le directeur de la coopération dudit département, a salué la création du Réseau des établissements publics de formation d’ingénieurs du Sénégal (Repfis)), qui « renforce la gouvernance et la coopération entre écoles ». Insistant sur la nécessité de capitaliser et de pérenniser les acquis, il a rappelé que son département « veillera à doter les écoles d’infrastructures, d’équipements et de ressources humaines adaptées », dans le cadre du New Deal technologique et de la stratégie de développement des Stem. « Le Cfit a posé les bases d’une transformation durable dans la gouvernance, la pédagogie et l’insertion professionnelle. Sa réussite témoigne du pouvoir du partenariat tripartite entre la Chine, l’Unesco et le Sénégal », a indiqué El Hadji Omar Thiam.
Daouda DIOUF