Les activités marquant la seconde édition du mois de l’alphabétisation et des langues nationales seront officiellement lancées, aujourd’hui, 8 septembre aux sphères ministérielles de Diamniadio. Le thème retenu est : « Promouvoir l’alphabétisation à l’ère numérique ».
Lors du Conseil des ministres du 31 juillet 2024, le Président de la République avait pris la décision historique de consacrer un mois à l’alphabétisation. En application de cette directive, le « Mois national de l’Alphabétisation » sera célébré au Sénégal, chaque année, du 1er au 30 septembre sur toute l’étendue du pays. « Durant tout le mois, plusieurs activités vont rythmer cette édition à travers des émissions radio et télé, reportages et films institutionnels, campagnes de communication sur les réseaux sociaux, causeries éducatives, expositions, animations culturelles et démonstrations numériques dans les centres d’alphabétisation », renseigne Aliou Fall, directeur de l’alphabétisation et des langues nationales au ministère de l’Éducation nationale. Au cours d’un entretien avec « Le Soleil », il explique que « des journées phares sont prévues dans chaque académie pour renforcer la mobilisation communautaire notamment à Tambacounda qui sera le lieu de convergence des acteurs et militants de l’alphabétisation le 13 septembre ». À cela, s’ajoutent une table ronde avec les partenaires au développement et le secteur privé et des sessions de formation destinées aux acteurs du sous-secteur. La clôture, prévue le 30 septembre à Dakar, sera marquée par un symposium sur la promotion de l’alphabétisation à l’ère du numérique. Pour cette seconde édition du « Mois de l’alphabétisation » le thème retenu est : « Promouvoir l’alphabétisation à l’ère numérique ».
Un thème qui, selon Aliou Fall, reflète la volonté du Sénégal d’inscrire l’alphabétisation dans l’élan du « New Deal Technologique » lancé par le Président de la République et visant à transformer notre pays à l’horizon 2034 grâce au digital. « Ce thème s’aligne également avec la vision du ministère de l’Éducation nationale qui est de bâtir un système éducatif inclusif, équitable et résolument tourné vers les sciences, le numérique et l’intelligence artificielle, tout en valorisant nos langues nationales considérées comme des instruments de développement et de souveraineté », explique le directeur de l’alphabétisation.
Aliou Fall a indiqué que « le mois de l’alphabétisation permettra de promouvoir des outils numériques accessibles aux jeunes et adultes analphabètes, de mettre davantage en avant les langues nationales, mais aussi de renforcer les compétences des acteurs grâce à des formations ciblées sur les innovations numériques et l’intelligence artificielle ». En somme, note M. Fall, l’ambition est de faire en sorte que ce mois puisse contribuer à redynamiser le sous-secteur et à jeter les bases d’une société éducative plus inclusive et plus résiliente.
Vers l’organisation du grand prix du Président de la République
Ce dernier a aussi rappelé les avancées notées dans le sous-secteur de l’alphabétisation et des langues nationales, grâce aux nombreux programmes mis en œuvre par l’État, les organisations de la société civile ou des entités privées, pour faire face au fléau de l’analphabétisme. À en croire Aliou Fall, la conjonction de ces initiatives a eu un impact significatif dans la mesure où le taux d’analphabétisme est passé de 54,6% en 2013 à 37,1 % en 2023 selon le dernier rapport général du recensement de la population et de l’habitat de l’Ansd, soit un bond qualitatif de 17,5%. «Les femmes demeurent toujours la catégorie sociale la plus touchée, surtout dans les zones rurales où l’accès à l’éducation demeure toujours limité. Ces programmes ont permis de doter les populations-cibles de compétences en lecture, écriture et calcul, de compétences de vie courante et de compétences techniques à travers surtout la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus visant leur autonomisation socioéconomique », a confié M. Fall. Cependant, a-t-il dit, les défis persistent, notamment le taux toujours élevé d’analphabétisme, l’insuffisance du financement des programmes d’éducation de base, l’intégration des outils numériques, le manque d’infrastructures, la faiblesse des recherches et des productions en langues nationales. Conscientes de cette situation, les autorités en application des directives présidentielles, vont mettre en œuvre très prochainement, dans une approche multiacteurs, une stratégie nationale d’éradication de l’analphabétisme et une stratégie de développement des langues nationales qui intégrera l’organisation du grand prix du Président de la République pour les langues nationales. Le directeur de l’alphabétisation et des langues nationales rassure que « ces initiatives permettront à coup sûr de repositionner l’alphabétisation, reconnue comme un droit humain fondamental et un bien commun, mais aussi comme un levier de justice sociale, d’inclusion et de développement durable ».
Par Pape Coly NGOME