Venu clôturer, ce mercredi 29 octobre 2025, le séminaire international du programme APPRENDRE de l’Agence universitaire de la francophonie (Auf), le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a invité les enseignants à replacer l’humain et la vocation au cœur de leur métier.
En présence de délégations venues de 26 pays francophones et de la communauté éducative, le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a fait, hier, à Dakar, un rappel essentiel lors de la fin des travaux du séminaire international du Programme APPRENDRE : l’école ne se sauvera ni par les chiffres ni par les procédures, mais par la dignité rendue à celles et ceux qui la portent.
L’enseignant, dit-il, en est le pivot. À ce sujet, le ministre a saisi l’occasion pour inviter celui-ci à replacer l’humain et la vocation au cœur de son métier. « Il faut qu’il renoue avec le sens, cette boussole qui donne à la mission toute sa portée », a indiqué M. Guirassy. Il estime aussi que les politiques éducatives, pour être durables, doivent se nourrir d’un capital spirituel et d’un humanisme lucide. Le ministre n’a éludé aucune des réalités structurelles du métier d’enseignant. « La question des salaires est importante, celle de la formation continue l’est aussi, mais si l’on ne renoue pas avec le sens, c’est peine perdue », a-t-il averti.
Pour Moustapha Guirassy, l’enjeu dépasse les mesures techniques car, dit-il, il s’agit de redonner à l’école une âme. « Nous avons plus de moyens qu’avant, mais moins de sens, moins de lien. Quand la société éducative n’est plus, tout se dégrade », a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Éducation nationale déplore une société qui, tout en invoquant l’école, ne la place plus au sommet de ses priorités. « Quand on examine les dépenses familiales, l’école vient en cinquième position. Si la société ne comprend pas l’importance de l’éducation, au moment des arbitrages budgétaires, cela pose un réel problème », estime M. Guirassy. Il a plaidé pour une refonte du système qui ouvre à la fois sur la rationalité et sur la vocation. Rappelant que « l’enseignant, avant tout, doit se percevoir comme dépositaire du sens de la Nation ». Il n’a pas manqué de saluer la qualité des réflexions issues du séminaire et la contribution du Sénégal à cette dynamique francophone concernant le métier d’enseignant. « Je souscris à tout ce qui a été dit. Ce programme APPRENDRE dont l’objectif est de contribuer, de manière durable, à l’amélioration de la formation initiale et continue des enseignants, par sa rigueur et sa portée, nous aide à questionner nos modèles. Il nous oblige aussi à renouer avec ce qui fait notre humanité », a souligné le ministre de l’Éducation nationale.
Daouda DIOUF

