Pour donner plus d’envergure à la formation professionnelle et à l’encadrement, l’association « Bassari d’Afia Thiabecare », par la voix de son secrétaire administratif, demande plus de soutien de la part des autorités. Le bilan du centre de formation du campement de « Tako Mayo » plaide en faveur de cette reconnaissance. Plus d’une centaine de filles formées en couture et une quarantaine de garçons en soudure métallique et en électricité au lycée technique industriel et minier de Kédougou, en conduite. L’association agit également dans la santé, le social et la microfinance.
Comment est née l’idée d’installer un atelier de couture dans le campement pour former les filles en décrochage scolaire ?
Mon grand frère Alpha Diallo est un guide touristique professionnel avec une trentaine d’années d’expérience. Et dans le cadre de l’exercice de ses activités, l’idée de créer l’association est née en partant de constats qu’il faisait à travers ses randonnées dans la région mais surtout de ses échanges avec les populations. Il a, dans un premier temps, commencé à appuyer les populations avec ses propres moyens.
Ensuite, il avait avec quelques soutiens de ses clients touristes et amis multiplié ses actions. C’est à partir de là que nous lui avons demandé de formaliser tout ça sous forme d’une association pour se rendre plus crédible notamment au plan légal et être visible auprès des autorités administratives et locales. C’est ainsi qu’est née l’association « Bassari d’Afia Thiabecare », le 21 janvier 2019. Au fil du temps, Alpha à travers ses activités a bien vendu la région et surtout les problèmes majeurs auxquels les populations sont souvent confrontées, particulièrement dans le secteur éducatif et professionnel.
Et c’est à partir de là qu’il a rencontré la famille de Susana Torre qui, à son tour, a décidé avec quelques-uns de leurs amis Espagnols de créer une Ong dénommée « Asociacion Bassari ». Et c’est en partenariat avec eux que l’idée de créer un centre de formation pour venir en aide aux jeunes filles et garçons exclus des écoles publiques est venue. Ces filles sont logées et nourries pendant 12 mois.
D’où tirez-vous les ressources ?
Les cas sociaux retenus pour la formation en couture dans le centre sont logés, nourris et entretenus gratuitement par Alpha avec la modeste contribution de l’association Bassari d’Espagne. Au terme de la formation, un équipement complémentaire dont une machine, des tissus et quelques outils, est remis aux sortantes afin qu’elles puissent démarrer leurs propres activités ou pour faciliter le renforcement de leurs formations ailleurs.
Quelles sont les autres actions sociales menées par Alpha Diallo ?
L’association a également payé des formations pour une quarantaine de jeunes en soudure métallique et en électricité au lycée technique industriel et minier de Kédougou mais aussi en conduite jusqu’à l’obtention du permis de conduire.
En plus de la formation professionnelle, l’association agit dans la santé avec la construction du poste de santé de Thiabécaré et d’une case de santé à Tanague, toujours en partenariat avec Susana Torre et l’association Bassari. Dans le cadre de l’équipement rural, des puits ont été offerts dans plusieurs villages et un forage à Dindéfélo commune.
Quel appel lancez-vous aux autorités notamment aux ministres de la Famille, de la Formation professionnelle et de l’Education ?
Dans le cadre de l’encadrement et de la professionnalisation, nous lançons un appel aux autorités locales et administratives pour plus de soutien et de reconnaissance à l’endroit de notre association et de l’association espagnole partenaire.
Toutefois, nous ne minimisons pas l’action du maire de Dindefelo, Kikala Diallo qui, à chaque fois que de besoin, nous vient en aide pour faciliter le déroulement des activités de l’association.
Propos recueillis par Mamadou GUEYE