Le ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle et technique, avec l’appui de l’Organisation internationale du travail (Oit), a validé, ce jeudi 30 octobre, le document qui porte désormais la Politique nationale d’apprentissage de qualité (Pnapq). Une étape décisive dans la volonté de refonder le dispositif national de formation professionnelle afin de faciliter l’employabilité des jeunes.
Le directeur de cabinet du ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et technique, Cheikh Fatma Diop, a présidé, hier, à Dakar, l’atelier de validation de la Politique nationale d’apprentissage de qualité (Pnapq). Pilotée par la direction de l’Apprentissage, l’initiative vise à doter le Sénégal d’un cadre de référence unifié pour la formation des jeunes et l’adaptation des compétences aux besoins économiques et technologiques du pays, a indiqué M. Diop, à l’ouverture des travaux. Selon lui, celle-ci marque la dernière étape d’un long processus de concertation entre l’État, le patronat, les collectivités territoriales et les partenaires sociaux.
Cheikh Fatma Diop a salué un tournant décisif vers un apprentissage inclusif, moderne et performant. Selon lui, la validation institutionnelle vient couronner un processus participatif, appuyé par les partenaires au développement. « Il traduit la volonté de l’État d’ériger l’apprentissage en pilier central du développement des compétences professionnelles », a affirmé M. Diop.
« S’inscrivant dans la vision du Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, la Pnapq contribue à la mise en œuvre de l’Agenda national de transformation et à la construction d’un capital humain compétitif », a-t-il rappelé. Le directeur de cabinet de Moustapha Njekk Sarré n’a pas manqué d’insister sur la dimension inclusive du dispositif. « Cette politique valorise l’apprentissage comme voie de formation à part entière, assure la reconnaissance et la certification des compétences acquises et promeut l’accès des femmes, des jeunes et des personnes en situation de handicap », a-t-il ajouté. M. Diop estime que la réussite de cette réforme dépendra d’une « responsabilité partagée entre l’État, les collectivités territoriales, les chambres de métiers, les entreprises et les syndicats ». Remerciant l’Oit pour son accompagnement technique et financier, il a invité l’ensemble des acteurs à faire de ce document un outil opérationnel et fédérateur au service de la jeunesse sénégalaise.
L’onction des partenaires
Prenant la parole au nom de la directrice du Bureau de l’Oit pour l’Afrique de l’Ouest, Karim Toumi estime que ce document marque une étape majeure dans le processus participatif et concerté qui a mobilisé tous les acteurs du système de formation professionnelle. « Le document que nous validons aujourd’hui est le fruit d’un travail collectif rigoureux », a-t-il déclaré, rappelant que « ce cheminement illustre la maturité du dialogue social au Sénégal et la coopération interinstitutionnelle. Pour lui, la Pnapq s’inscrit en droite ligne de la Recommandation 208 de l’Oit sur l’apprentissage de qualité adoptée en 2021.
Au nom du secteur privé, le Colonel Mbareck Diop, représentant du Conseil national du patronat (Cnp), magnifie la continuité d’une vision étatique engagée depuis 2015 marquée par l’inclusion, la territorialisation et l’implication des acteurs professionnels. « Le pays doit transformer son capital humain pour accompagner l’industrialisation et la souveraineté productive. Le secteur privé adhère à la vision, mais il souhaite désormais passer d’une logique de projets à une logique de système », a-t-il indiqué. M. Diop a saisi l’occasion pour formuler plusieurs recommandations visant à garantir la réussite de cette nouvelle politique. On peut citer notamment la nécessité d’institutionnaliser une gouvernance paritaire entre l’État, le patronat et les collectivités territoriales ; de créer un fonds permanent de l’apprentissage adossé aux contributions tripartites ; et de mettre en place un cadre de contractualisation entre l’État, les entreprises et les centres de formation. Le représentant du patronat sénégalais a aussi préconisé la création d’un label dénommé « Entreprise formatrice » ainsi qu’une incitation fiscale et la reconnaissance d’un statut officiel de l’apprenti assorti d’une couverture sociale. Selon lui, la performance du dispositif doit être mesurée par les taux d’insertion et d’employabilité à travers des contrats de performance liant l’État et les centres d’apprentissage. L’apprentissage, a-t-il indiqué, doit devenir un vecteur d’insertion, d’inclusion et de compétitivité au cœur de la stratégie Sénégal 2050.
Daouda DIOUF

