À partir de mi-août, certaines écoles élémentaires accueillent, du lundi au vendredi, des élèves pour des cours de vacances. L’objectif de ces cours qui sont gratuits est d’améliorer le niveau des apprenants afin de remédier à certaines lacunes avant la rentrée scolaire.
À l’école élémentaire El Hadji Doudou Mbathie de Hann Bel-Air, les cours de vacances ont commencé depuis le 20 août dernier. Le portail, aligné à la petite porte ouverte sur le pont de Yarakh, reste fermé en ces jours de grandes vacances. À l’entrée, plus de trois vieux bâtiments renseignent que cette école a bien fait son temps. Pour accéder aux salles de classe, il faut traverser le terrain à la fois de handball et de basketball. À partir du deuxième bâtiment, l’on aperçoit des salles de classe ouvertes. « Cp… », lit-on au-dessus de la porte de la première salle de classe du bâtiment et «BV04 » au bout du mur. Assis devant la porte, Ndiaga Camara, porte toute son attention sur les élèves concentrés à faire un exercice de mathématiques ce lundi 1er septembre 2025. Il est le formateur de cette classe multigrade composée d’élèves de Ci, Cp, Cm1 et Cm2. L’effectif de la classe compte environ une quinzaine d’élèves.
Le nombre d’inscrit dépasse largement ceux qui sont présents. « Il y a des absents », informe le répétiteur. Or, à l’école élémentaire Hann Montagne 6, toutes les salles de classe sont occupées. Les formateurs déroulent leur cours avec diligence et les élèves semblent bien concentrés aux explications de ces derniers, après une bonne demi-heure de récréation. D’où le silence dans la cour décorée de dessins et de jeux, rien à voir avec la vieille école de Hann village. Contrairement aux écoles privées, les cours de vacances organisés dans les écoles publiques du pays sont presque gratuits. Ils sont souvent l’initiative d’amicales d’étudiants ou des collectivités territoriales.
S’agissant des premiers, les inscriptions sont fixées à 3.000 FCfa. Ce qui permet d’avoir le matériel nécessaire (seau, éponge, craie) pour assurer les cours. Coumba Tandian, rencontrée à l’école El Hadji Doudou Mbathie, semble apprécier le prix en sortant sur le champ de vieux billets de 1.000 FCfa qu’elle tend à Serigne Lamine Bara Diouf, président de la commission pédagogique de l’Amicale des élèves et étudiants de Hann village. Ce dernier lui donne un ticket, preuve de l’inscription de sa fille Adja Salimata Sarr en préparation pour la classe de Cm2. Pour cette mère, ces cours de vacances sont une bonne initiative pour le maintien du niveau des enfants. Lamine Assef Diallo, président du Comité de gestion de ladite école, abonde dans le même sens. « Ces cours de vacances constituent un véritable levier pour permettre aux élèves d’acquérir de nouvelles connaissances et de préparer les ouvertures prochaines », explique M. Diallo. Élève en classe de terminale L, Astou Diallo est une habituée aux cours de vacances de l’école. Elle soutient qu’elle se débrouille bien en anglais, français et espagnol grâce à ces cours depuis la classe de sixième.
Améliorer la performance des élèves
C’est aussi le cas de Ndèye Maty Hortense Baboza, élève de Cm2 aux cours de vacances organisés à l’école élémentaire Liberté 1. Ayant compris la portée de ces enseignements pour mieux préparer son examen du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee), elle remercie vivement les organisateurs. À la différence des écoles El Hadji Doudou Mbathie et Hann Montagne 6, les cours de vacances de l’école élémentaire Liberté 1 sont organisés sous l’initiative de la mairie Sicap Liberté.
Dans cet établissement, les enseignements sont « totalement gratuits », précise Abdoulaye Ndoye, membre du Comité d’organisation. Conscient du faible niveau des enfants, l’enseignante Seynabou Mané dévoile ainsi leur ambition : « Nous essayons de cultiver la passion de l’éducation en progressant avec les enfants pour que le système éducatif puisse atteindre son objectif ». Selon elle, améliorer la performance des élèves est l’objectif de tout organisateur de cours de vacances. Toutefois, les encadreurs s’indignent du niveau alarmant des élèves.
Aïda GUEYE (Stagiaire)