Des chercheurs, des responsables institutionnels et des experts de l’éducation tiennent, depuis mardi, à Dakar, un séminaire international sur le métier d’enseignant. C’est à l’initiative de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD) et le ministère de l’Éducation nationale dans le programme dénommé Apprendre.
C’est dans une atmosphère studieuse et d’échanges fructueux que s’est ouvert, le mardi 28 octobre, à Dakar, le séminaire international du programme Apprendre. C’était sous la présidence de Papa Malick Ndao, secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale.
Cette rencontre, organisée par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), en collaboration avec le département, réunit des chercheurs, des experts et partenaires techniques, ainsi que des représentants de la société civile éducative venus de 26 pays africains francophones.
À l’ouverture des travaux, M. Ndao a exprimé la gratitude du gouvernement du Sénégal à l’endroit de l’AUF et de ses partenaires pour « l’honneur fait à notre pays d’abriter un séminaire d’une telle portée sur la recherche en éducation ».
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Il a rappelé que le programme Apprendre, mis en œuvre depuis 2018, « accompagne les ministères de l’Éducation dans le développement professionnel des enseignants et des encadreurs pédagogiques ».
Grâce à lui, soutient-il, le Sénégal a pu élaborer des documents structurants relatifs à l’évolution du métier d’enseignant, notamment la fonction d’inspection et la formation initiale des élèves-maîtres.
Revenant sur les résultats engrangés, le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale a salué la pertinence du dispositif et souligné que la phase III dudit programme (2026-2027) est en cours d’instruction.
Selon lui, cette dynamique prouve la vitalité d’une coopération féconde entre la recherche scientifique et la gestion des systèmes éducatifs.
Un programme au cœur de la francophonie scientifique
Il a insisté sur le fait que les politiques éducatives ne peuvent plus se fonder sur l’intuition, mais sur des données probantes et des évaluations rigoureuses. Il a ajouté que le défi majeur est d’explorer des stratégies efficaces pour attirer, former et retenir des enseignants performants, dans un contexte marqué par le développement du numérique et de l’intelligence artificielle.
Dans la même lancée, Ouiddad Tebba, directrice régionale de l’AUF pour l’Afrique de l’Ouest, a salué la présence des participants, qu’elle a qualifiée de « preuve de confiance » au programme Apprendre. Ce dernier « est emblématique, non seulement pour l’AUF, mais aussi pour nos pays », a-t-elle déclaré, rendant hommage « à la matière grise et à l’expertise qu’incarnent les membres du programme ».
Elle a rappelé que la force d’Apprendre « réside dans le continuum éducatif qui relie l’enseignement supérieur, la recherche et les politiques publiques. À travers ce dispositif, l’Auf mobilise un vaste réseau d’universités et de chercheurs au service du développement et de la valorisation de la recherche scientifique ».
Mme Tebba a également évoqué l’importance de ce dialogue pluri-acteurs, orienté vers le partage d’expériences et la coconstruction de solutions. Sabine Lopez, la chargée de projets à l’AUF, a précisé que ce séminaire vise à trouver des solutions concrètes et réfléchies pour renforcer l’attractivité et la rétention dans le métier d’enseignant.
Elle a mis en exergue le rôle central de la recherche et du dialogue politique pour adapter les structures éducatives aux transitions actuelles, qu’elles soient économiques, climatiques ou numériques.
Quant à Julie Maline, représentante de l’AFD, elle a salué la continuité et la portée de ce programme. « Nous en sommes à la troisième phase de financement, et Apprendre se distingue par sa conception collaborative et sa capacité à s’adapter aux priorités nationales », a-t-elle indiqué.
Celui-ci, a-t-elle rappelé, a permis de former plus d’un million d’enseignants grâce à l’accompagnement de 67 000 encadreurs pédagogiques. Il couvre des domaines variés de la formation initiale et continue à l’intégration du numérique, ainsi que la valorisation des savoirs locaux sans imposer de modèles uniformes.
Daouda DIOUF

