En ce début du mois d’octobre, les enseignants reprennent le chemin de l’école. Entre réunions de coordination, bilans pédagogiques et dernières inscriptions, la mobilisation est générale pour réussir le « Ubi Téy, Jang Téy », cet idéal qui veut que l’on ouvre et enseigne le même jour à l’école. Du lycée Kennedy au Cem Samba Guèye en passant par les écoles primaires Coumba Ndoffène Diouf et Amadou Diagne Woré, la rentrée s’annonce studieuse et engagée à Dakar.
Au lycée John Fitzgerald Kennedy de Dakar, temple de l’éducation féminine, la proviseure Mme Aminata Sarr a donné le ton d’une rentrée sous le signe du sérieux et de l’innovation. Devant une assemblée générale de rentrée très suivie, elle a salué « une présence massive du corps professoral » et dressé un bilan pédagogique et financier de l’année écoulée, avant d’ouvrir avec ses collègues une réflexion sur le thème : « Éducation à l’ère du numérique, opportunités et défis ». L’intervention de l’enseignant Mamadou Lamine Diagne, spécialiste des sciences de la Terre, a nourri un débat riche sur la transformation digitale de l’école. Mme Sarr a expliqué que son établissement s’inscrit pleinement dans la démarche de dématérialisation impulsée par le ministère de l’Éducation nationale.
« Il a été question de la plateforme Planet 3. Nous avons porté l’information et allons continuer à partager les conclusions de son lancement avec toutes nos équipes pédagogiques. Kennedy est un lycée numérique et nous nous inscrivons dans cette dynamique », a affirmé Mme Sarr. Les inscriptions ont débuté dès septembre, mais la proviseure insiste : la présence en classe ne doit pas être conditionnée à l’inscription administrative. « Le personnel est là, les emplois du temps sont prêts, le matériel disponible ; il ne reste plus qu’aux élèves à rejoindre leurs classes », a rappelé Mme Sarr. Elle a toutefois noté des absences justifiées de quelques professeurs.
Une mobilisation collective
Concernant la discipline, la proviseure a confirmé la stricte application de la réglementation ministérielle sur l’usage du téléphone. « Le téléphone portable ne doit pas être allumé à l’école. Son usage ne peut se faire que dans un cadre pédagogique autorisé », a-t-elle dit. Si le lycée dispose d’un corps enseignant complet, Aminata Sarr a néanmoins signalé des besoins en personnel spécialisé, notamment une assistance sociale, essentielle dans un établissement de jeunes filles. « Au lycée Kennedy, le « Ubi Téy, Jang Téy » est une réalité depuis longtemps », a renseigné la cheffe d’établissement. Non loin de là, au Cem Samba Guèye des Hlm, l’ambiance est tout aussi animée. Dans la cour fleurie, enseignants et parents d’élèves s’affairent aux dernières formalités. La principale, Mme Khady Bitèye, a assuré que « tous les enseignants sont présents, les emplois du temps sont définis, les réunions de coordination tenues ». Elle souligne que l’interdiction du téléphone portable est intégrée au règlement intérieur et que « toutes les disciplines sont couvertes ». Le numérique, notamment la plateforme Planet 3, n’est pas encore opérationnel dans son établissement, mais la principale dit « se préparer à sa mise en œuvre prochaine ». Même mobilisation à l’école primaire Coumba Ndoffène Diouf des Hlm. Le directeur Siré Dia se réjouit : « les enseignants sont tous présents, les classes et effectifs sont fixés, et nous démarrons les cours dès le 8 octobre ». L’interdiction du téléphone y sera également intégrée au règlement intérieur. « Nous avons 18 classes, chacune dotée de son enseignant et de son matériel. Tout est prêt pour accueillir les élèves dans de bonnes conditions », a-t-il dit. Au quartier Gouye Senghor, à l’école Amadou Diagne Woré (Ief Grand Dakar), le directeur Assane Dieng fait le même constat. « Tout le monde est présent, aucun enseignant absent. Nous avons prévu un effectif maximum de 30 élèves par classe, et tout est en place pour un bon démarrage », a confié M. Dieng. Il insiste sur la continuité du travail administratif et logistique pour assurer une rentrée sereine.
Par Daouda DIOUF