Un séminaire sur l’éducation aux droits humains, à la citoyenneté, à la tolérance et à la paix s’est ouvert à Saint-Louis. L’objectif est d’examiner les moyens de redonner à l’école sénégalaise son rôle essentiel de formation de citoyens responsables.
Organisé par la Commission nationale de l’UNESCO en partenariat avec l’Institut d’études avancées de Saint-Louis, ce séminaire de trois jours réunit des experts en éducation, des professeurs d’université, des enseignants et des chercheurs. L’enjeu principal est de formuler un plaidoyer fort en faveur de l’intégration effective de l’éducation aux droits humains, à la citoyenneté, à la tolérance et à la paix dans le système éducatif. Il s’agit également de repenser la place de l’éducation des enfants dans l’instauration d’une paix durable.
« L’éducation étant le meilleur moyen d’atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), l’école joue un rôle fondamental. Sa mission principale est de former des citoyens responsables, imprégnés de valeurs démocratiques et civiques, et capables d’agir pour le développement de leur communauté, de leur pays et même au-delà des frontières nationales. Cependant, force est de constater que l’école est aujourd’hui un foyer de tensions et de diverses formes de violences – verbales, physiques et sexuelles – qui compromettent les valeurs morales et civiques qu’elle est censée inculquer », peut-on lire dans le document partagé avec la presse.
Tenu sous le thème « L’éducation aux droits humains, à la citoyenneté, à la tolérance et à la paix : que faire pour traduire ces concepts dans la vie quotidienne ? », ce séminaire vise à renforcer les compétences des enseignants dans ces domaines. L’objectif est également de permettre à l’école de jouer pleinement son rôle en proposant des contenus pédagogiques pertinents et innovants pour mieux enseigner ces valeurs fondamentales.
« Dans le monde actuel, où les espaces sont de plus en plus ouverts, il est essentiel que les sociétés s’interrogent sur la place de l’éducation de leurs enfants dans la construction d’une paix durable. Nous constatons de nombreux conflits et tensions liés à des phénomènes d’exclusion et d’intolérance, qui peuvent fragiliser l’unité et la cohésion nationales.
L’école, qui est un microcosme de la société, doit être le lieu où sont inculquées les valeurs du vivre-ensemble, de l’acceptation de l’autre et de la culture de la paix. On ne peut pas prétendre au développement ni à l’épanouissement sans cultiver ces principes fondamentaux », a expliqué le Dr Aminata Diop, enseignante-chercheure à l’UCAD et chef du département d’Histoire et Géographie.
Pour le Pr Babacar Fall, directeur de l’IEA de Saint-Louis, il est impératif de trouver des solutions pour améliorer la situation de l’éducation et remédier au déficit de civisme et de citoyenneté. « Il faut préparer les jeunes générations à surmonter la crise du civisme.
Le Sénégal est reconnu comme un modèle démocratique, les citoyens savent voter, et les jeunes sont conscients de leur pouvoir de participation politique. Toutefois, on observe une crise du civisme dans les comportements quotidiens. Il est donc nécessaire de travailler à la transformation des attitudes, notamment chez les jeunes », a-t-il souligné.
À l’issue de ces trois jours de réflexion, les organisateurs comptent élaborer un plaidoyer pour une meilleure prise en compte de l’éducation aux droits humains, à la citoyenneté, à la tolérance et à la paix. Ce plaidoyer passera notamment par la réforme des curriculums scolaires et l’intégration d’actions citoyennes dans l’éducation.
Jeanne SAGNA (Correspondante)