C’est la rumeur qui circule dans les couloirs de l’hôtel Sofitel Ivoire : le Nigéria pourrait accorder son soutien au candidat sénégalais Amadou Hott. Si cela se confirme, ce soutien de poids pourrait s’avérer déterminant dans l’issue du scrutin. En effet, avec près de 10 % des droits de vote (exactement 9,333 %), le Nigéria représente une voix majeure.
Avec les appuis qui semblent déjà acquis — notamment ceux du Maroc, du Congo, du Gabon et d’autres pays — Amadou Hott pourrait considérablement renforcer ses chances d’accéder à la présidence de la BAD.
Cependant, le vote s’annonce particulièrement serré. À l’exception du Tchadien Mahamat Abass Tolli, gouverneur sortant de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), les cinq candidats sont au coude-à-coude. Outre Amadou Hott, on retrouve Samuel Maimbo (Zambie), haut responsable de la Banque mondiale ; Swazi Tshabalala (Afrique du Sud), ancienne vice-présidente chargée des finances à la BAD ; et Sidi Ould Tah (Mauritanie), ex-directeur de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique.
Tous peuvent revendiquer des soutiens de poids. Mais avec un système de vote proportionnel aux parts détenues dans le capital de la Banque et l’absence de favori incontesté, plusieurs tours de scrutin sont à prévoir. Pour mémoire, le Marocain Omar El Kabbaj avait été élu en 1995 après quatorze tours, et son successeur, le Rwandais Donald Kaberuka, avait nécessité huit tours en 2005.
Le prochain président de la BAD prendra officiellement ses fonctions le 1er septembre, le mandat de l’actuel président, Akinwumi Adesina, s’achevant le 31 août.
Elhadji Ibrahima THIAM, envoyé spécial à Abidjan (Côte d’Ivoire)