En marge d’une retraite de trois jours ( du 3 au 5 octobre) portant sur le système semencier, les acteurs ont mis à la disposition des autorités un document stratégique avec les recommandations menant à la souveraineté semencière d’ici à 2034. Les principaux défis vont donc porter sur l’amélioration du cadre de gouvernement, le financement, la modernisation des infrastructures et la digitalisation.
Dimanche, Dr Mabouba Diagne, ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, a présidé, à Saly , la cérémonie de clôture de l’atelier national sur la stratégie de souveraineté semencière 2025-2034. Durant trois jours, les participants ont scruté à la loupe les forces et faiblesses de notre système semencier. Dans le document stratégique présenté au gouvernement , les acteurs ont identifié des contraintes structurelles qui freinent la production de semences de qualité dans notre pays. Il s’agit entre autres : de l’insuffisance de ressources humaines qualifiées dans les services de contrôle et de certification, du manque de moyens techniques, logistiques et financiers, du manque d’application des textes réglementaires et de la vétusté des laboratoires et des infrastructures de triage et de conditionnement.
En effet, cette situation constatée à l’échelle nationale invite à un ensemble de réformes pour assurer l’autosuffisance en semences, pilier central de la souveraineté alimentaire d’ici à 2050. « Le gouvernement du Sénégal a fait de la souveraineté alimentaire une priorité stratégique. Mais cette souveraineté ne peut être atteinte sans une maîtrise nationale de la semence, premier intrant de la production agricole », a rappelé Dr Mabouba.
Pour les dix prochaines années, la politique semencière sera structurée autour de quatre axes: renforcer la gouvernance, assurer la disponibilité des semences de qualité, stimuler le financement pour la construction d’infrastructures modernes, digitaliser les outils de certification et renforcer les laboratoires. Et pour la campagne agricole 2025-2026, des actions d’urgence ont été identifiées pour accélérer la marche vers la souveraineté semencière à l’horizon 2034. Elles portent sur la cartographie nationale des producteurs et multiplicateurs de semences; la constitution d’un stock tampon de semences de base et de certifiés R1 pour les principales spéculations ou d’intérêt national.
Mais aussi, le ministre a annoncé la mise en œuvre du fonds d’appui au secteur semencier; la digitalisation du registre national semencier et la traçabilité des lots certifiés et des flux semenciers selon une approche pôle territoire ou zone agro écologique; une campagne nationale de sensibilisation à l’utilisation des semences certifiées et la création de pôles régionaux de production et de distribution (Nord, Centre, Sud). Avant d’ajouter que : « l’objectif est de faire du Sénégal un pays producteur, exportateur et régulateur de ses propres semences certifiées ».
Diégane DIOUF ( Correspondant)