Avec son sable fin et ses eaux claires et calmes, particulièrement appréciées pour la baignade, la baie de Ngor a intégré le sélect club des plus belles baies du monde. Il compte une quarantaine de merveilles maritimes disséminées dans une vingtaine de pays sur quatre continents. Cette reconnaissance internationale ouvre de très belles perspectives notamment touristiques, économiques, environnementales, diplomatiques pour la commune de Ngor.
Ce n’était pas trop prétentieux, pour la baie de Ngor, de vouloir rivaliser avec celles d’Halong (Vietnam), de Kioto Miyazu-Ine (Japon), de Penghu (Taïwan), de Yeosu (Corée du Sud) de La Ciotat (France), de San Francisco (États-Unis) ou encore de Puerto Vallarta (Mexique). Le site, avec sa position géographique incomparable, ses plages, son histoire, ses panoramas et ses magnifiques attraits, avait les atouts pour prétendre à ce statut. Et lors du 18e Congrès mondial du Club des plus belles baies du monde, elle a séduit le jury et a réussi une entrée remarquée dans le club des plus beaux sites littoraux du monde. Après le Sine Saloum en 2005, la baie de Ngor réussit à se tailler une place de choix aux côtés des lieux emblématiques de Mindelo (Cap Vert), de Diego-Suarez (Madagascar), d’Agadir et d’Al-Hoceima (Maroc), de Pemba (Mozambique), de Luanda (Angola), de San Pedro (Côte d’Ivoire). Et de partager avec eux des engagements communs pour la préservation de la nature, la biodiversité et le patrimoine. Le processus d’adhésion a été très rigoureux, selon Ndèye Maguette Mbaye, chargée de la commission coopération et partenariat de la commune de Ngor. Pour entrer dans ce cercle envié, il ne suffit pas d’être une beauté époustouflante. Il fallait remplir des critères fixés par un strict cahier des charges stipulant la sauvegarde du patrimoine naturel, la préservation de l’identité de la baie, le respect des modes de vie et des traditions des habitants et une volonté de développement économique responsable. « Cela s’est fait en trois étapes. On a eu à présenter notre baie au club. Après la présentation, les officiels du club ont fait le déplacement à Dakar pour une visite de terrain », explique-t-elle. Cette visite a permis de mettre en lumière les atouts de la baie, ses potentiels économiques, sa richesse culturelle, son charme naturel et sa chaleur humaine. La délégation a été conquise par la beauté et la valeur du site. La suite, tout le monde la connaît.
Poursuivre la valorisation
Cette reconnaissance internationale intervient, selon Maguette Mbaye, sous le mandat d’Issa Barro, directeur général du Club des plus belles baies du monde. « Être membre du club, c’est une publicité. C’est un label d’excellence, reconnu mondialement. Si on parle de Ngor, qui est membre du club des plus belles baies, ça renforce la Destination Sénégal, en particulier Ngor. On va travailler en synergie avec le Delta du Saloum qui a été notre parrain lors du sommet », souligne-t-elle.
Avec cette adhésion, la baie de Ngor reçoit un label international. Un nouveau statut qui pourrait, selon le maire Maguèye Ndiaye, changer beaucoup de choses. « Ngor est fière et honorée de voir sa baie reconnue pour sa beauté et son authenticité », confie-t-il, non sans relever que la baie incarne tout ce que la communauté vivant dans cet espace, a de plus précieux. Pour le maire, cette reconnaissance internationale sera un tremplin pour faire découvrir au monde entier le joyau. « Cette adhésion nous ouvre de belles perspectives notamment touristiques, économiques, environnementales mais aussi diplomatiques », fait-il savoir, rappelant que Ngor a été, dans un passé récent, un haut-lieu touristique. Concernant le volet touristique, indique-t-il, le label du club est un label d’excellence reconnu mondialement. « Cela renforcera également la marque destination Sénégal », soutient-il en précisant que la mise en valeur de la baie s’accompagne également de projets d’écotourisme.
S’agissant de l’aspect économique, des investisseurs seront attendus pour ouvrir des hôtels, des restaurants et créer des emplois. L’un des défis, selon le maire, sera de maintenir l’activité économique et la vie sociale pour permettre à tout un chacun de continuer à bénéficier et à profiter de la baie. Pour le premier magistrat de la commune, la baie de Ngor est un patrimoine à partager, une richesse naturelle à protéger. « Nous avons le devoir de poursuivre la valorisation de notre patrimoine naturel, tout en renforçant notre engagement pour un développement harmonieux et durable, la gestion du littoral », dit-il. « En décidant d’adhérer au club des plus belles baie, notre objectif était de voir ce qui se fait ailleurs, d’apprendre et profiter de cette expérience pour le dupliquer sur notre baie », note-t-il.
Un diplôme officiel d’adhésion en septembre
Aujourd’hui, Ngor compte rester durablement dans le club des plus belles baies du monde. Un gros challenge pour Maguèye Ndiaye et son équipe. « On essaiera d’adopter l’idéologie du Club, de s’aligner par rapport aux objectifs, c’est-à-dire protéger la biodiversité, et mettre en place des mécanismes pour la protection de la baie, en termes de propreté, d’aménagement ». Après avoir intégré le Club, l’île de Ngor se verra remettre, en septembre prochain, son diplôme officiel d’adhésion pour officialiser cette admission. Ce sera dans le cadre du 19e congrès prévu au Canada. Cet évènement qui verra la participation de toutes les baies membres du club, permettra de plancher sur la culture, la biodiversité, le développement durable, l’économie et le développement social. Selon Maguette Mbaye, le Sénégal recevra le flambeau pour l’organisation, en décembre 2026, de la 20e édition du congrès du club. Après avoir accueilli une première fois le Congrès mondial à Toubacouta, en 2011, notre pays va dérouler, pour la deuxième fois, le tapis rouge aux plus belles baies du monde. « En 2026, le Sénégal sera le pays hôte pour le 20e congrès. Nous allons recevoir toutes les délégations du monde. Ce sera un cadre d’échange avec les autres baies. Le Sénégal sera un hub touristique régional et international », fait-elle savoir.
Par Samba Oumar FALL (textes) et Moussa SOW (photos)