Les ménages sénégalais utilisent 42% de combustibles ligneux. Pour changer cette donne, le ministère de l’Énergie a lancé, le jeudi 3 avril 2025, la Stratégie nationale des combustibles de cuisson propres et des biocarburants 2025-2035.
Les combustibles ligneux, tels que le bois de chauffe et le charbon de bois, représentent 42% de l’énergie finale utilisée par les ménages sénégalais. L’enquête nationale de 2024 révèle également que 43% des ménages n’ont pas accès aux énergies et technologies propres de cuisson. « Les résultats de cette enquête indiquent une consommation annuelle de bois de chauffe de 1,6 million de tonnes, tandis que celle du charbon de bois s’élève à 744.000 tonnes. En comparaison, la consommation de gaz butane est estimée à environ 253.000 tonnes », a indiqué le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop.
Il présidait, le jeudi 3 avril, à Dakar, le lancement de la Stratégie nationale des combustibles de cuisson propres et des biocarburants 2025-2035. Ce projet de 73 milliards de FCfa est soutenu par la Giz à travers le programme de promotion d’une cuisine respectueuse du climat (Endev/Fcv). M. Diop estime que ces chiffres posent un enjeu crucial pour la sécurité énergétique, la santé publique et la lutte contre les changements climatiques. Face à cette situation, dit-il, il devient urgent de favoriser une transition vers le gaz et le pétrole liquéfié en remplacement des produits ligneux, tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Le ministre a également mis en garde contre les risques sanitaires liés à l’utilisation de ces combustibles solides, notamment chez les femmes et les enfants en zone rurale, où ils constituent une cause majeure de décès prématurés.
Le lancement de cette stratégie nationale vise à répondre au déficit d’accès à une énergie de cuisson propre et durable. « La Stratégie nationale des combustibles de cuisson propres et des biocarburants 2025-2035 repose sur une vision ambitieuse : assurer un accès universel à une énergie de cuisson propre, durable et à moindre coût d’ici à 2035 », a souligné M. Diop. L’objectif est de faciliter l’accès à des sources d’énergie plus propres, telles que le gaz butane, la cuisson électrique, le biogaz, le biocharbon et les cuiseurs performants. Le directeur des Eaux et Forêts, le Colonel-Major Babacar Dione, a salué cette initiative, qu’il considère comme un pas décisif vers un avenir énergétique durable pour le Sénégal.
« Notre objectif est de réduire notre empreinte carbone tout en garantissant une transition énergétique juste et inclusive. Le gouvernement est fermement engagé à mobiliser les financements nécessaires pour accompagner cette transition », a-t-il déclaré. Il a enfin indiqué que toutes les opportunités offertes par les mécanismes du marché carbone ainsi que les partenariats avec les institutions internationales seront explorées afin de renforcer la résilience énergétique et environnementale du pays.
Maguette Guèye DIÉDHIOU