L’augmentation des émissions mondiales de méthane contribuerait à près de 24 000 décès prématurés supplémentaires et à 2,5 Mt de pertes de récoltes par an d’ici 2030, par rapport à 2020. C’est ce qui ressort du rapport sur la situation mondiale du méthane rendu public lundi, par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Les concentrations atmosphériques de méthane ont plus que doublé depuis l’ère préindustrielle. Selon les nouveaux modèles utilisés dans ce rapport, les émissions anthropiques mondiales de méthane ont atteint environ 352 millions de tonnes (Mt) par an en 2020.
Et, dans le cadre de la législation actuelle, le rapport sur la situation mondiale du méthane publié lundi, par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), elles devraient continuer à augmenter pour atteindre 369 Mt par an en 2030, soit 5 % de plus qu’en 2020.
« Cette augmentation des émissions mondiales contribuerait à près de 24 000 décès prématurés supplémentaires et à 2,5 Mt de pertes de récoltes par an d’ici 2030, par rapport à 2020, et entraînerait un réchauffement supplémentaire de 0,025 °C d’ici 2050 », rapporte le document.
Des dommages économiques estimés 43 milliards de dollars américains
La même source indique que les dommages économiques liés à ces impacts pourraient atteindre 43 milliards de dollars américains par an en 2030. Les augmentations les plus importantes sont prévues dans les secteurs de l’agriculture et des déchets, en raison de l’augmentation prévue du cheptel et de la production de déchets due à l’expansion démographique et à la croissance économique.
Cette croissance prévue est toutefois plus lente que celle indiquée dans les évaluations précédentes. Au moment où l’Engagement mondial sur le méthane (GMP) a été négocié, on s’attendait à ce que les émissions continuent d’augmenter régulièrement pour atteindre 383 Mt par an d’ici 2030.
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« Depuis lors, les nouvelles réglementations en matière de gestion des déchets en Europe et en Amérique du Nord, ainsi que la faible croissance des marchés du gaz naturel, ont entraîné une augmentation moins importante que prévu des émissions anthropiques de méthane », souligne le PNUE.
En conséquence, l’organisme onusien en charge des questions environnementales souligne que le nouveau scénario législatif actuel (CLE) prévoit que les émissions en 2030 seront inférieures de 14 Mt aux estimations précédentes. Ce qui équivaut à plus de 10 % des émissions annuelles actuelles de méthane du secteur énergétique mondial.
Mariama DIEME


