MOTS POUR MAUX

En mode suppositoire (Par Samba Oumar FALL)

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Des goûts et des couleurs, ça ne se discute pas. D’une personne à l’autre, les préférences esthétiques varient. Certains hommes aiment chez les femmes les beaux yeux, d’autres les poitrines plantureuses, tandis que la grande majorité a un penchant pour les courbes voluptueuses, les fesses généreuses, bien proportionnées.

Cette attirance des pygophiles pour les callipyges, s’il est souvent la conséquence d’un esprit perverti, est un phénomène que certains scientifiques ont tenté de justifier à travers des études … C’est un secret de polichinelle que Dieu a créé la femme, lui a donné la forme, la couleur et le teint qu’Il a voulus. Certaines sont nées très belles, d’autres moins belles. Donc la beauté ne se décrète pas ; c’est un don, une faveur divine. Mais aujourd’hui, nombreuses sont ces femmes qui se sentent très mal dans leurs corps. Celles qui sont belles aspirent à l’être davantage, tandis que la majorité est obsédée par une très belle ligne, un teint éclatant, de l’allure, bref, un plastique de rêve.

Dans cette course à l’éternelle beauté, les plus nanties ont souvent recours à des interventions esthétiques. Liposuccion, rhinoplastie, lifting du visage, abdominoplastie, lipofilling des seins, augmentation mammaire et vaginoplastie, tout y passe. On ne veut plus d’un visage potelé ni d’un nez épaté, crochu et on n’a que faire des poitrines tombantes, on les veut fermes ou sulfureuses. Des fesses trop plates ou trop flasques, n’en parlons même pas ; on les désire plus larges et bien rebondies pour attirer les convoitises. Au Brésil, la plastie des fesses et des implants mammaires est (presque) un sport national. Normal quand l’un des fondateurs de la chirurgie esthétique, feu le professeur Ivo Pitanguy, est Brésilien.

Surnommé le « chirurgien des stars » et considéré comme un maître incontesté du bistouri, il a opéré des dizaines de célébrités mondiales. Il s’y ajoute que le lifting brésilien des fesses, ou Brazilian Butt Lift (Bbl) est l’une des chirurgies esthétiques les plus populaires au monde. Cette intervention qui combine la technique de lipoaspiration à celle du lipomodelage permet de rehausser la forme et la taille des fesses. Si le fétichisme des fessiers est aujourd’hui répandu dans le monde, le virus n’épargne pas le Sénégal. Chez nous, les femmes ne plaisantent pas lorsqu’il s’agit de leur apparence physique.

Effet de mode ou complexe ? Ce qui est sûr, c’est que le culte du corps frise aujourd’hui l’obsession et certaines femmes, à force de vouloir être coquettes, sont prêtes à tout ; quitte même à mettre leur santé en péril. Tous les moyens sont donc bons pour s’offrir des hanches sinueuses et des fesses généreuses, en harmonie parfaite avec le reste du corps. Aujourd’hui, le bistouri n’est plus l’exclusivité des riches. Des Dr popotin à deux sous et autres experts de beauté qui ne comprennent rien de l’anatomie d’un fessier pullulent sur les réseaux sociaux, proposant en vente libre des solutions miracles pour obtenir, de manière non chirurgicale, la même silhouette que Kim Kardashian. Alima Sow alias « Alima Suppo », en référence aux suppositoires prétendument capables de faire grossir des fesses et pas du tout conformes aux normes pharmaceutiques, fait partie de ce lot.

Son stratagème marketing sur les réseaux sociaux basé sur des promesses de transformations corporelles a réussi à jouer sur les émotions de beaucoup de femmes qui n’ont pas les moyens de recourir à la chirurgie esthétique ni aux injections de graisse. Poussées par leur mal-être et en quête de solutions pour satisfaire leurs fantasmes, elles sont tombées dans le piège, loin de se douter que ces « boulettes » dangereuses, toxiques, prises par voie rectale, posent un véritable problème de santé publique. Leur utilisation, dit-on, a provoqué chez les usagers des irritations, des inflammations, des infections graves et parfois même la mort. Inconscience quand tu nous tiens ! Heureusement que la Police a mis fin à cette arnaque en démantelant la mafia de vendeurs clandestins de ce produit.

La course à l’éternelle beauté vaut-elle un tel suicide esthétique ? Avoir un fessier bombé et bien arrondi mérite-t-il d’introduire dans son corps des substances toxiques ? Que non ! Comme le disait si bien Victor Hugo : « Aucune beauté extérieure n’est complète si aucune grâce intérieure ne l’éclaire ! La beauté intérieure irradie comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps ». Chacun est libre de vouloir être beau, mais l’être à n’importe quel prix relève de la pure folie, d’un suicide.

sambaoumar.fall@lesoleil.sn

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