Après le sukuk, le Sénégal veut devenir le premier État de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) à émettre une obligation verte sur le marché régional. L’annonce, faite, le 3 novembre, par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, lors de la 2e édition du West Africa Sustainable Finance and Investment Forum (Wasfif), une plateforme dédiée à la promotion de la finance durable.
Le Sénégal continue de diversifier les sources de financement. Le ministre des Finances et du Budget a souligné, lors du West Africa Sustainable Finance and Investment Forum (Wasfif), que le pays est déjà engagé sur cette voie et s’est doté d’un document-cadre. Le ministre des Finances et du Budget Cheikh Diba a annoncé que le pays travaille à être le premier à émettre des obligations vertes sur le marché régional, comme cela a été le cas pour les obligations islamiques appelées sukuk. Il estime que cette initiative s’inscrit dans une stratégie nationale pour mobiliser des financements Esg (Environnement, Social, Gouvernance). Le Sénégal prépare l’opération depuis plusieurs mois, appuyé par un document-cadre qui facilite l’identification de projets sensibles au climat et la constitution d’un portefeuille durable. Sur deux jours, les panels et sessions techniques ont abordé l’incitation fiscale ; les mécanismes de garantie ; le rôle des intermédiaires ; l’attractivité pour les investisseurs institutionnels ; le reporting extrafinancier et les instruments innovants.
Par ailleurs, le ministre est revenu sur la pertinence des finances vertes et l’opportunité qu’elles constituent, surtout pour le continent africain en proie aux changements climatiques. À cela s’ajoute la nécessité de trouver des alternatives financières à même de soutenir l’investissement. « L’Afrique a besoin de 277 milliards de dollars par an pour s’adapter et elle n’en reçoit que 30 milliards », a rappelé M. Diba pour marquer la nécessité de capter des ressources vertes. Il a, en outre, évoqué les catastrophes naturelles comme la sécheresse, les inondations et l’érosion côtière, lesquelles menacent la sécurité alimentaire et imposent des coûts d’adaptation élevés. El Hadj Moustapha Doumbia, représentant l’Amf-Umoa, a salué les avancées du marché financier régional avec un engagement, dès 2016, avec l’accord de Marrakech à la Cop22— un cadre réglementaire en 2020 pour les obligations vertes, sociales et durables— et la taxonomie régionale en 2024 pour classer les projets. Keiko Miwa, représentante du Groupe de la Banque mondiale, a insisté sur l’exposition de l’Afrique de l’Ouest qui est en première ligne face aux risques climatiques comme les inondations, l’érosion et la perte de biodiversité. Cependant, elle avance qu’une nouvelle ère s’ouvre avec des millions de nouveaux actifs qui intègrent le marché.
Assane FALL

