La Société nationale de gestion intégrée des déchets (Sonaged) a organisé, hier, un webinaire sur la gestion des déchets plastiques. Cette rencontre a été l’occasion pour les experts de dessiner les contours d’une nouvelle approche.
Avec plus de 3 millions de tonnes de déchets produites en 2024 au Sénégal, dont 9 % sont constitués de plastique, le pays fait face à un défi environnemental majeur. Le webinaire, tenu, hier, autour du thème : « Zéro plastique, zéro gaspillage : quelles solutions circulaires pour le Sénégal ? », a permis aux experts d’explorer des pistes concrètes pour une transition vers une économie circulaire. Dans son intervention, Khalifa Ababacar Ndiaye, Directeur général de la Sonaged, a souligné que les déchets ne devraient pas être perçus comme une fatalité, « mais plutôt comme des opportunités », a-t-il estimé, insistant sur la nécessité d’adopter une vision axée sur l’économie circulaire.
Poursuivant, M. Ndiaye a détaillé une série de projets structurants pour relever ce défi. « La Sonaged doit se réinventer. Cela passe impérativement par un cadre institutionnel et réglementaire robuste pour assurer la stabilité du secteur », a-t-il ajouté, soulignant l’importance d’une base solide. Il a également rappelé le rôle crucial de l’engagement citoyen dans cette transition. « Le développement d’une nouvelle culture de la propreté et la promotion d’une écocitoyenneté sont essentiels pour accompagner la dynamique de développement et de souveraineté du pays », a déclaré le directeur général de la Sonaged. Khadidiatou Diop Dramé, coordonnatrice de la cellule juridique au ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, a présenté un diagnostic alarmant sur les répercussions de la pollution plastique. Selon elle, 280.000 tonnes de déchets plastiques sont générées chaque année. Un volume qui pourrait tripler d’ici à 2060. « Ce chiffre est alarmant. Nous sommes à un carrefour où l’inaction n’est plus une option », a-t-elle déclaré.
Un diagnostic alarmant
Le tableau qu’elle a dressé de la gestion actuelle est préoccupant. En effet, 46 % des déchets plastiques finissent en décharge, tandis que 22 % deviennent des déchets sauvages, souillant les paysages et les écosystèmes. Dix-sept pour cent sont incinérés, contribuant à la pollution atmosphérique, et sur les 15 % collectés, moins de 10 % sont effectivement recyclés. Face à cette réalité, Khadidiatou Diop Dramé a appelé à la mobilisation. « Nous devons agir pour éradiquer ce fléau qui affecte notre environnement par des actions concertées », a-t-elle martelé. Elle a également insisté sur la nécessité d’une prise de conscience collective. « Il est temps de comprendre que chaque morceau de plastique jeté a des conséquences directes sur notre avenir et sur celui de nos enfants », a-t-elle soutenu.
Par ailleurs, la coordinatrice est revenue sur la législation de 2015 encadrant la gestion des déchets plastiques. Elle a toutefois rappelé que cette première mouture ne couvrait pas tous les aspects de la problématique. « C’est pourquoi elle a été révisée en 2020, introduisant notamment de nouvelles dispositions telles que le mécanisme du pollueur-payeur et l’autorisation des produits plastiques à faible micronnage », a ajouté Mme Dramé.
Pathé NIANG