Après trois jours de travaux, l’atelier sur l’élaboration de la stratégie nationale «Genre et changement climatique» a mis en avant l’urgence de renforcer la résilience des populations les plus vulnérables. Ainsi, les acteurs se sont engagés à bâtir une feuille de route inclusive, où femmes, enfants, personnes âgées et handicapées occuperont une place centrale.
L’atelier consacré à l’élaboration de la stratégie nationale « Genre et changement climatique » a pris fin, hier, sur une note d’engagement et d’espoir. Organisé durant trois jours par la Direction du changement climatique, de la transition écologique et des financements, il a réuni experts, membres de la société civile et partenaires techniques autour d’un objectif commun : intégrer pleinement la dimension genre dans les politiques climatiques du Sénégal. « Le diagnostic a montré que notre pays est à une faible résilience face aux impacts du changement climatique. Et les plus vulnérables sont les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap », a déclaré Astou Diouf Guèye, directrice de l’Équité et de l’égalité de genre au ministère de la Famille et des solidarités.
Pour elle, la stratégie en gestation marque une avancée majeure, car « rares sont les secteurs qui disposent d’une stratégie thématique de ce type ». Au-delà de la reconnaissance de la vulnérabilité des populations, la stratégie ambitionne de transformer les politiques publiques. Les besoins spécifiques des groupes concernés devront être intégrés dans les axes stratégiques, mais aussi dans les projets et programmes prioritaires. « Tous les investissements publics prévus à partir de 2025 devront tenir compte de la dimension genre et climat pour être éligibles aux financements internes comme externes », a indiqué Mme Guèye, saluant l’accompagnement déjà assuré par des partenaires tels que la Giz. Chef de division chargée de la gestion de l’adaptation et des pertes et dommages au ministère de l’Environnement et de la transition écologique, Dibor Sarr Faye, a insisté sur l’urgence d’agir.
«Le Sénégal vit déjà les effets du dérèglement climatique : montée des eaux, inondations, hausse des températures… Mais ces impacts ne touchent pas tout le monde de la même façon. L’enjeu est d’éviter que les politiques mises en place ne renforcent les vulnérabilités existantes », a-t-il expliqué. Au terme de l’atelier, un consensus s’est dégagé : la réussite de cette stratégie passera par une appropriation inclusive, impliquant l’État, le secteur privé et surtout les communautés locales. « On ne peut rien gagner sans les communautés », a insisté Mme Guèye, soulignant la nécessité de mobiliser toutes les forces vives autour de cette « question de survie » qu’est l’adaptation climatique.
Babacar Guèye DIOP