Les inondations pourraient être un mauvais souvenir pour les populations de Touba, Kaolack, Kaffrine etc, si d’importants travaux de drainage des eaux pluviales sont effectués. Une étude de la direction de la prévention des inondations, rendue publique, hier à Dakar a révélé qu’une enveloppe de 187 milliards de FCfa pourrait mettre fin au phénomène.
Prévenir et éradiquer les inondations dans certaines localités du Sénégal nécessite d’importants moyens financiers. L’étude commanditée par la Direction de la prévention et de gestion des inondations (Dpgi) sur sept villes du pays à savoir Touba, Kaolack, Tambacounda, Kédougou, Kaffrine et dans les trois communes du Lac rose (Bambilor, Sangalkam et Tivaouane Peul Niaga), a montré qu’il faut 187 milliards de FCfa pour permettre à ces différentes localités de sortir la tête hors des eaux. Lors de la restitution, hier à Dakar, Sylvain Meslier du cabinet Sepia conseils a indiqué qu’il va falloir identifier les points d’eau dans ces différents sites, ériger des ouvrages de drainage ou mettre en place un système gravitaire. Pour le coût global des travaux à faire, les ouvrages dans la ville de Touba sont évalués à 93 milliards de FCfa ; au Lac rose une enveloppe de 35 milliards de FCfa est prévue ; 23 milliards de FCfa à Kaolack et 14,4 milliards de FCfa à Tambacounda. Au Lac rose, les experts estiment qu’il faut une « véritable course contre la montre », afin d’arrêter l’urbanisation rapide et anarchique. Les nouveaux lotissements obstruent les voies d’eau et favorisent les risques d’inondation. Pour préserver le lac et ses environs, les auteurs de l’étude recommandent la mise en place d’une décret d’utilité publique (Dup). Madické Ciss, directeur de la Prévention et de la gestion des inondations au ministère de l’Hydraulique a déjà pris les devants en saisissant les hautes autorités. « Nous avons soumis à l’autorité un décret pour préserver l’ensemble des voies d’eau naturelles qui existent au Sénégal », dit M. Cissé soulignant que les voies d’eau naturelle renvoient aux réseaux hydrographiques actifs et aux réseaux hydrographiques dormants qui ne se réveillent qu’à l’issue d’une pluie exceptionnelle. Durant cette étude, les experts ont également évalué les dommages et pertes occasionnées par les inondations dans les sites pilotes. À Touba par exemple, les dommages sont évalués 36 milliards Fcfa ; 6,9 milliards de Fcfa au Lac rose ; 2,6 milliards de FCfa à Kaolack. Dans ces différentes villes, 83 000 personnes sont impactées par les inondations. C’est la raison pour laquelle, le directeur de la Prévention des inondations estime que cette étude est une excellente opportunité pour les collectivités de lever des fonds auprès de bailleurs. « Pour la première fois, la mairie de Touba, la mairie de Kaolack ou de Kaffrine peuvent, à partir de cette étude, aller trouver des partenaires et lever des fonds », dit Madické Cissé ajoutant que plusieurs structures sont disponibles dans le monde pour soulager les populations. Notamment le fonds vert, le financement climatique etc.
Maguette NDONG

