Par décret, en date du 16 juillet 2025, l’État du Sénégal a déclaré d’utilité publique le projet de réaménagement de la Nouvelle Ville de Thiès. Selon le rapport de présentation du ministère de l’Économie, cette mesure est prise dans le souci d’aménager et de préserver un cadre de vie harmonieux. Ce projet fait suite à la visite de terrain du Président Bassirou Diomaye Faye, le 30 avril 2024.
THIÈS – Après la suspension des opérations de lotissement du site de Mbour 4 et l’annulation du projet de la Nouvelle Ville de Thiès, suite aux nombreuses récriminations et irrégularités constatées, le gouvernement a décidé, tour à tour, de relancer ces deux projets. Dans un premier temps, c’est le lotissement de Mbour 4 qui a été réactivé, avec une obligation faite à tout attributaire de parcelle de se signaler auprès de la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos).
Par la suite, c’est au tour du lotissement de la Nouvelle Ville de Thiès de faire l’objet d’un nouveau plan, à travers un acte de déclaration d’utilité publique du projet de réaménagement en vue de l’expropriation. Cette procédure de déclaration d’utilité publique est expliquée, du côté des services des Impôts et Domaines de Thiès, comme une manière de reprendre légalement toutes les assiettes foncières attribuées et occupées par des privés, dans le premier Plan d’aménagement urbain.
Contacté, Daouda Thiandoum, chef du Service régional de l’aménagement et du développement territorial de Thiès, a indiqué que ce changement de cap, dans la gestion du lotissement de la Nouvelle Ville de Thiès, répond à l’ambition des nouvelles autorités de lui conférer davantage de cohérence et de durabilité.
Anticiper la pression urbaine Daouda Thiandoum a également rappelé que la loi n° 76-57 du 2 juillet 1976, modifiée, encadre l’expropriation pour cause d’utilité publique. Il a expliqué, en citant l’article 2 de la loi, que le gouvernement peut engager des expropriations pour diverses raisons d’utilité publique. Parmi celles-ci, il a mentionné des biens immobiliers nécessaires à la réalisation de projets, tels que des travaux publics, la salubrité publique, la sécurité intérieure, la défense du territoire, le reboisement et la protection des forêts et des sols, entre autres.
Il a précisé que le projet de réaménagement de la Nouvelle Ville de Thiès s’inscrit dans les plans de développement et des programmes d’aménagement. Ce scénario est destiné aux opérations d’intérêt économique ou social, à l’implantation d’installations industrielles, commerciales ou agricoles, ainsi qu’aux projets visant à aménager progressivement les zones affectées à l’habitation, au commerce, à l’industrie, à la culture, à l’élevage ou au boisement. Daouda Thiandoum a révélé que le projet d’une nouvelle ville était planifié sur l’axe Thiès-Notto Diobass-Fandéne-Keur Moussa, entre la Route nationale N° 2 (Rn2) et l’Autoroute à péage (Ila Touba), notamment dans une partie déclassée de la forêt classée de Thiès.
Il a ajouté que cette nouvelle ville visait «à anticiper la pression urbaine dans cette zone, en organisant l’espace, et en installant des équipements d’intérêt général et économique capables d’accompagner l’urbanisation de cette zone stratégique du triangle Dakar-Thiès-Mbour», a assuré M. Thiandoum. En raison de la proximité de grandes infrastructures comme l’aéroport Blaise Diagne, la Zone économique spéciale intégrée (Zesi), le futur Port de Ndayane, et la station balnéaire de Saly, cette zone était confrontée à une croissance urbaine rapide. Selon le technicien, «le projet de la Nouvelle Ville doit apporter une solution durable à cette forte croissance urbaine non maîtrisée, qui s’accompagne d’une pression foncière notable dans la zone».
El Hadj Mbaye Sarr DIAKHATE (Correspondant)