Moins connue que Gorée, l’île de Ngor, située au large de la presqu’île du Cap-Vert, dans la partie la plus occidentale de l’Afrique, est un charmant bout de terre qui fascine. Loin de l’agitation et l’effervescence de Dakar, le temps semble s’y être arrêté ; tellement il y règne un calme plat. La pirogue ou le bateau est le seul moyen pour s’y rendre. Dans cet îlot de tranquillité, autrefois haut-lieu de tourisme, des célébrités comme la chanteuse française France Gall, Akon, Wasis Diop et d’autres citoyens anonymes y possèdent des maisons et résidences secondaires. L’architecture traditionnelle et moderne raconte l’évolution de l’île appelée la fille du volcan. Dans son ouvrage intitulé « La fille du volcan : l’île de Ngor » de l’artiste-peintre de renommée mondiale, Abdoulaye Diallo, surnommé le « Berger de l’île », explique que « du feu naquit l’île de Ngor ». Une coulée de basalte venue des Mamelles s’était répandue jusqu’au-delà de Yoff. C’était il y a 800.000 ans. Ici, culture et nature se rencontrent et s’entrechoquent. Des galeries d’art ont pignon à presque tous les coins de l’île et plusieurs artistes locaux exposent peintures et sculptures en plein air. Ce qui dénote de la créativité et de la vivacité culturelle de Ngor. L’artiste-peintre, Abdoulaye Diallo, y tient son espace, le « Pénc 1.9 » consacré au théâtre, au cinéma et aux arts plastiques. La galerie de l’ancien ingénieur télécom, qui s’est reconverti en peintre est phénoménale, avec des œuvres grandeur nature, magistrales.
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Une fois sur l’île, le visiteur peut découvrir ses nombreux passages et allées, ses trois plages avec ses eaux cristallines, ses vues imprenables sur l’océan Atlantique. Un véritable pouvoir d’attraction et de fascination. Située à 400 m du village, l’île de Ngor qui compte une population d’à peine 100 habitants, a la particularité de ne pas disposer d’électricité ; une option pour les résidents de conserver son originalité. Quelques panneaux solaires et des groupes électrogènes fournissent du courant aux résidents. Les baies ont un fantastique pouvoir d’attraction, selon Dieylani Guèye, et avec l’adhésion au club des plus belles baies, Ngor est appelée à devenir un endroit prisé des touristes. Aujourd’hui, fait-il remarquer, le touriste qui vient sur l’île peut faire une balade en mer, marcher sur ce littoral préservé et calme, aller voir des baleines, des dauphins passer. « Souvent, les gens recherchent le calme sur l’île. À Dakar, il y a beaucoup d’agitation, beaucoup de voitures, donc de pollution. À Ngor, on respire un air pur, il y a le calme, sans oublier également les artistes qui foisonnent sur l’île. C’est une île qui a un volet artistique et culturel important », précise Dieylani Guèye. Le président de l’Association des amis de l’île de Ngor ne doute point que la baie enchanteresse va attirer, les années à venir, des milliers de visiteurs qui viendront découvrir ses paysages à couper le souffle. Cependant, la montée du niveau de la mer, la pollution et le tourisme de masse mettent en péril ce joyau. Dieylani Guèye et ses amis sont bien conscients des défis et sont déterminés à maintenir la valeur écologique de la baie.
Par Samba Oumar FALL
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