Entre août et septembre 2025, des pluies extrêmes peuvent créer des inondations au Sénégal. C’est une prévision de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) qui appelle les autorités à surveiller cette période.
Le Conseil interministériel, organisé, lundi dernier, a validé 10 mesures pour prévenir et gérer les inondations. En adoptant cette démarche, l’État semble avoir pris connaissance des données de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim). Présentées, hier, lors de l’atelier national de diffusion et de partage des prévisions saisonnières des précipitations et écoulements des différents bassins fluviaux pour l’hivernage 2025, les prévisions de l’Anacim font état de pluies extrêmes entre les mois d’août et septembre. « Ce n’est pas pour faire peur, mais c’est une période à surveiller. Vu les tendances de température de surface de la mer qui vont commencer à se réchauffer à partir du mois de juillet, il y a des probabilités de pluies extrêmes », a déclaré Diabel Ndiaye de l’Anacim.
Selon Aida Diongue Niang, directrice de la météorologie à l’Anacim, avec les changements climatiques, il y aura une intensification des averses. Elles vont se manifester de 3 manières. Il s’agit de précipitations dont l’intensité est tellement forte qu’en quelques heures, elles peuvent produire des quantités équivalentes à des pluies de plusieurs jours. Il est aussi possible d’avoir des cas où beaucoup d’eau vont se déverser dans un endroit donné. De la même manière, une succession d’évènements pluvieux peut être observée. Une situation qui, selon Mme Niang, peut occasionner des sols saturés et créer des inondations. « Nous avons une équipe qui travaille 24h sur 24 et 7 jours sur 7 durant l’hivernage pour alerter les différents acteurs dont la protection civile, les ministères de l’Hydraulique et de l’Assainissement, de l’Agriculture et de la Santé… », a listé la directrice de la météo de l’Anacim Les prévisionnistes annoncent également des écoulements durant l’hivernage.
Pour le bassin du fleuve Sénégal, deux situations sont prévues par la Direction de la planification et de la gestion des ressources en eau (Dgpre). La première concerne la partie inférieure du fleuve (entre la Mauritanie et le Sénégal). « Ce sont des écoulements moyens à excédentaires qui sont attendus avec 30% de chance que les écoulements soient supérieurs à la moyenne, 45% de chances que les écoulements soient moyens (normaux) et 25% de chance que les écoulements soient inférieurs à la moyenne », a expliqué Abel Vincent Manga de la Dgpre. Concernant le haut bassin du fleuve (entre Guinée, Mali et Sénégal) et la Falémé, ce sont des écoulements excédentaires à normaux qui sont prévus. « Il y a 40% de chance que les écoulements soient excédentaires, 35% pour qu’ils soient normaux et 25% de chance que les écoulements soient inférieurs à la moyenne », a ajouté M. Manga.
Babacar Guèye DIOP