Le directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) a achevé, le mercredi 9 juillet, à Saint-Louis, une tournée dans le Nord. Elle s’inscrivait dans le cadre des opérations pré-hivernage et a permis à Séni Diène et à son équipe de faire le point sur la situation de l’assainissement dans la capitale du Nord, ainsi que d’évaluer les ouvrages.
Le directeur général de l’Onas a terminé sa visite, à Saint-Louis, au quartier Pikine, avec des étapes au bassin de Pikine 700 et à Tableau Walo. Cette zone est confrontée à de gros problèmes d’assainissement dus à un réseau obsolète, un canal agressé et une nappe phréatique affleurante. « Ce quartier focalise effectivement l’attention des plus hautes autorités. Il y a une à deux semaines, le ministre de l’Hydraulique avait instruit une mission pour constater la situation à Sor Daga, Tableau Walo. Ne pouvant pas se déplacer, il a délégué cette mission, mais nous avons profité de cette tournée pour venir aussi voir par nous-mêmes », a déclaré Séni Diène.
Il a ainsi pu, avec son équipe, constater la situation alarmante dans laquelle se trouve le quartier Tableau Walo avec des rues constamment inondées, un réseau saturé ou inexistant et un canal de drainage construit en 1994 et aujourd’hui transformé en dépotoir d’ordures. « Ce canal est agressé par des branchements clandestins. Il est ensablé, saturé et utilisé comme portoir d’ordures. C’est inacceptable », a déploré Blaise Faye, directeur de l’exploitation et de la maintenance de l’Onas. Il dresse un tableau peu reluisant de la situation du bassin de Pikine. « Prévu initialement pour recueillir les eaux pluviales, il est devenu un réceptacle d’eaux usées et d’ordures. Des branchements clandestins, un ensablement important et des vidanges sauvages y aggravent la situation », a-t-il précisé.
Sur place, des travaux sont en cours. « Nous avons trouvé l’entreprise adjudicataire en train d’effectuer un excellent travail de curage, mais il reste encore beaucoup à faire », a constaté Séni Diène. Il a ajouté que le quartier est en « perpétuelle submersion », avec la nappe phréatique qui affleure et les eaux stagnantes. Le directeur de l’exploitation et de la maintenance de l’Onas a, pour sa part, évoqué des pistes de solution, dont la relance du projet des dix villes, un programme destiné à collecter et acheminer toutes les eaux usées vers un point de pompage adéquat. « Ce projet va reprendre. Deux des quatre pôles sont déjà débloqués, et les deux restants ne devraient plus tarder », a assuré M. Faye, qui a insisté sur la nécessité d’une restructuration urbaine. « Le maillage actuel de Pikine empêche la mise en œuvre de certains réseaux », a-t-il déclaré.
À Pikine, l’exutoire n’est plus fonctionnel, ce qui rend la situation plus compliquée. « On a rehaussé le niveau naturel, ce qui fait que l’exutoire n’est plus fonctionnel. Il faudra le recalibrer pour qu’il puisse jouer son rôle de collecteur », indique le directeur de l’Onas. La mission conduite par le Directeur général de l’Onas a également visité des ouvrages comme la station de Léona, celle de Diaminare où des travaux de curage se poursuivent dans le cadre de l’opération pré-hivernage 2025. « Nous sommes aujourd’hui à un taux de 75 % d’exécution. Mais, sur le terrain, la réalité est encore complexe », a expliqué M. Faye.
Le directeur général de l’Onas a terminé sa déclaration par une invitation aux riverains. Il les appelle à un changement de comportement. « Il faut que nos concitoyens cessent de vider les fosses septiques dans les caniveaux. Qu’ils arrêtent de jeter leurs ordures dans les canaux. Il y a des services dédiés pour ça. Il faut que chacun joue sa part », a appelé M. Diène. Avant le quartier Pikine, Séni Diène et son équipe avaient effectué une visite à l’université Gaston Berger de Saint-Louis pour inspecter les installations de sa structure dans la zone.
Jeanne SAGNA (Correspondante)