Aussitôt après sa nomination au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Mouhamadou Bamba Cissé a débuté une vaste opération de désencombrement. En marge d’une visite à Touba, Serigne Kosso Sène, directeur général du Cadre de vie et de l’Hygiène publique (Dgcvhp), a estimé que l’État central devrait maintenant envisager des projets d’aménagement pour ces espaces nouvellement libérés.
TOUBA– D’après Serigne Kosso Sène, directeur général du Cadre de vie et de l’Hygiène publique, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Mouhamadou Bamba Cissé, considère que l’organisation de l’espace public et la propreté sont intimement liées. C’est pourquoi, dès son arrivée à la tête de ce département, en septembre dernier, il a engagé des efforts pour libérer les espaces publics des occupations illégales. À en croire M. Sène, les opérations de désencombrement menées sur tout le territoire national visent à libérer les emprises et les trottoirs.
Il estime que l’occupation des trottoirs est un problème majeur d’insécurité publique, car ces espaces sont réservés aux piétons et ne devraient pas être occupés par les hommes pour leurs activités commerciales telles que des gargotes ou des chariots. Selon lui, laisser ces activités se sédentariser sur les trottoirs présente des risques d’accident, car les piétons sont obligés de descendre sur la chaussée, et cela peut entraîner des accidents et également des embouteillages qui coûtent cher au Sénégal.
Pour le directeur du Cadre de vie et de l’Hygiène publique, un autre phénomène inquiétant se développe dans la région de Dakar. Il s’agit des quartiers flottants ou de fortune. « Des individus, souvent des étrangers mais aussi des Sénégalais occupent des espaces sans autorisation pour y habiter », déplore-t-il. Non sans souligner que « ces zones sont synonymes d’insécurité », ce qui justifie, selon lui, « la nécessité de démolir ces installations illicites ».
Serigne Kosso Sène a expliqué que « l’objectif de ces opérations de désencombrement est de rétablir l’ordre et de mettre fin à l’anarchie qui s’est installée ces derniers temps », en rappelant les règles et les normes à respecter. Cependant, il a précisé que des concertations ont été engagées avant le lancement des opérations avec les occupants qui ne sont pas directement sur la chaussée ou sur les trottoirs afin de trouver des solutions alternatives. Il cite en exemple les personnes qui occupent de manière permanente les excroissances ou les marchés. Selon lui, avec ces gens-là des discussions sont nécessaires afin de trouver des solutions appropriées.
Installations de fortune, zones de délinquance
En revanche, pour les installations de fortune, il estime qu’il n’y a pas besoin de discussions, car elles n’ont pas leur place dans l’espace public. M. Sène a souligné que pour certaines occupations, il suffit de faire des sommations et de rappeler à l’ordre pour obtenir des résultats. Le directeur du Cadre de vie et de l’Hygiène publique a également annoncé que ces opérations ont déjà donné des résultats concrets, la suppression de près de 200 épaves de véhicules, la collecte de 51 tonnes de déchets dans les espaces publics et la démolition de plus de 750 abris de fortune.
Il a profité de l’occasion pour demander un soutien accru de l’État central en termes de financement pour les projets d’aménagement des espaces libérés. Pour Serigne Kosso Sène, désencombrer sans sécuriser et aménager ces espaces serait vain, car cela permettrait de préserver les efforts déjà consentis. Il pense qu’aménager et rendre ces espaces agréables à vivre est la meilleure solution pour éviter qu’ils ne deviennent des zones de délinquance et des refuges pour les activités illicites.
Cela permettrait de créer des lieux de vie ouverts à tous les Sénégalais, dans un cadre amélioré et convivial, prévenant ainsi toute réoccupation anarchique. Il sollicite ainsi l’appui des municipalités pour jouer pleinement leur rôle dans le suivi et la préservation des acquis, afin d’assurer l’amélioration continue du cadre de vie dans leurs communes respectives.
Birane DIOP (Correspondant)


