La cité religieuse de Popenguine a accueilli, hier, la messe de clôture de la 5e édition de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest (Cereao). Une célébration grandiose, réunissant une centaine d’évêques venant de toute l’Afrique de l’Ouest.
Si vous vous êtes déjà demandé à quoi ressemble une messe avec plus de 100 évêques et prêtres, posez la question à tous ceux qui ont rempli le sanctuaire de Popenguine, hier. Ils ont assisté à la messe de clôture de la 5e édition de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest (Cereao). Les habitants de Popenguine ou des localités alentours et éloignées ont été nombreux sous la coupole de l’ancien sanctuaire, en attendant l’inauguration du nouveau site. Une dame agite frénétiquement son éventail parce que le soleil, lui aussi, a tenu à faire partie du spectacle. Il est monté haut dans le ciel. La température avoisine les 30 degrés. Mais ça n’a découragé personne. Des femmes portent des pagnes aux motifs identiques, signe d’une même paroisse. Puis, la procession a commencé. Une longue file de prêtres, d’évêques et de cardinaux s’est avancée vers l’autel. Le dimanche matin, il a fallu 3 autobus pour tous les contenir et les emmener vers Popenguine. Et pour cause, ils étaient 148 à avoir participé à la Cereao : 2 cardinaux, 101 évêques et archevêques, 27 prêtres, 5 consacrés et 13 laïcs.
En bout de file, celui qui allait présider l’Eucharistie : Monseigneur Alexis Touabli Youlo, évêque du diocèse d’Agboville en Côte d’Ivoire, va se distinguer grâce à sa crosse et à la couleur de sa mitre. À ses côtés, le nonce apostolique, représentant du Vatican au Sénégal et dans quelques autres pays de la sous-région. La chorale a guidé leurs pas, en français, en serère et en wolof. Une homélie en deux langues pour seize nations L’homélie s’est déroulée en deux temps : une première fois en français, une deuxième en anglais. Du Nigeria au Bénin, de la Sierra Leone à la Guinée, tout le monde a pu comprendre. Dans l’homélie du jour, Monseigneur Roger Houngbedji, archevêque de Cotonou, n’a pas éludé les réalités du continent et particulièrement celles que partagent les 16 pays de l’Afrique de l’Ouest : migrations irrégulières, questions environnementales, violences politiques et économiques. Il l’a fait avec un mot d’ordre puissant qu’aimait lancer le pape Jean-Paul II : «N’ayez pas peur».
Un appel qui avait été réitéré par le pape Léon XIV, dans son tout premier message au monde. La messe de clôture a été l’occasion de rendre grâce pour l’élection du nouveau souverain pontife, survenue en plein milieu de l’assemblée plénière. «N’est-ce pas là un clin d’œil du Seigneur à l’endroit de son troupeau ?», a lancé l’un des intervenants. Puis, sous le chant de la chorale, la procession de prêtres a repris, cette fois en direction de la grotte de Popenguine. Dans le sanctuaire qui se vidait, au pied de la statue de la Vierge Marie, Mère de la Délivrande, des dizaines de fidèles se sont rassemblés pour déposer leurs prières les plus intimes, celles qu’on ne dit pas à voix haute mais qu’on murmure.
Djenny Malaïka CIFENDE (Stagiaire)