La commune de Louga ne bénéficiera pas, cette année, de l’intégralité des financements du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen). La cause : elle n’a pas atteint le nombre de points requis dans les Indicateurs de performance (Idp). Elle est recalée, pour la première fois, depuis 2019.
LOUGA – Pour la première fois, depuis le lancement du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen), en 2019, la commune de Louga ne bénéficiera pas de financement intégral, pour l’année 2026, de ce projet déroulé par l’Agence de développement municipal (Adm). La raison du rejet de la Cour des comptes, organe délibérant, réside dans le fait que l’institution municipale n’a pas atteint le minimum de points requis dans la partie consacrée aux Indicateurs de performance (Idp). En effet un minimum de 70 points est exigé pour être sélectionné. Pourtant, depuis 2019, la commune de Louga a toujours été sélectionnée aux financements, remplissant tous les critères d’éligibilité liés au six Conditions minimales obligatoires (Cmo) et aux Idp. Sur les raisons de la non satisfaction des exigences, Madické Dieng, secrétaire général de la mairie de Louga pointe deux causes. «Depuis 2019, nous avons toujours satisfait aux exigences du Pacasen, et avons toujours bénéficié de ces financements. Pour 2026, nous avons rempli toutes les exigences des Cmo, mais pour les Idp, on a pêché au niveau du recouvrement des taxes et autres redevances, ce qui a été un point faible de l’évaluation», a-t-il expliqué, rappelant que la commune s’est retrouvée avec 69 points sur les 70 exigés.
Le secrétaire général de la mairie de Louga a aussi justifié cette situation par des changements intervenus en cours d’exercice. À ce niveau, il a indexé le Pacasen. Pour lui, le second point sur lequel la commune a pêché est lié à l’entretien des infrastructures. «Ce n’est pas de notre faute, car le Pacasen a changé les règles en cours d’exercice, en demandant que 10% des investissements soient affectés à l’entretien, alors qu’il était jusque-là de 3 %. C’est ça qui nous a défavorisés», a-t-il fait savoir.
Madické Dieng, qui se satisfait de cet acquis, se désole tout de même du fait que les financements pour 2026 connaîtront une baisse sensible. Compte-tenu de cette situation, «nous n’allons pas bénéficier de la plus importante part du financement, car on va juste se contenter de la dotation issue des Cmo, qui est moins consistante que celle des Idp».
Plus de 2 milliards de FCFA obtenus en 7 ans
Recalée, pour la première fois, dans le processus de financement du Pacasen pour l’exercice 2026, la commune de Louga est sans doute la collectivité locale la mieux servie de la région par le Pacasen. Sélectionnée dès la première année (2019,) dans la rubrique «Conditions minimales obligatoires (Cmo)», elle a bénéficié d’une première enveloppe de 39.539.159 FCfa. Quoique faible, elle n’incluait pas les Indicateurs de performance (Idp). La collectivité a, durant les six années qui ont suivi, été sélectionnée aussi bien aux Cmo qu’aux Idp. Une performance liée «au respect des procédures de financement et de toute la chaine requise pour être éligible au Pacasen», a expliqué Cheikh Guèye, Directeur de l’Ard de Louga. Par sa constance, elle a bénéficié d’un montant global cumulé de 2,08 milliards de FCfa du Programme, dont le financement global, pour les quatre communes de la région de Louga (Dahra, Louga, Kébémer et Louga), s’élève à 3,432 milliards de FCfa. Cette différence avec les autres collectivités de la région s’explique par le fait que les communes de Kébémer, Dahra et Linguère ne sont éligibles que pour les Cmo, dont l’enveloppe est faible, par rapport aux Idp. Malgré son élimination pour l’exercice 2026, le Pacasen a permis à la commune de Louga de remettre à neuf une grande partie de sa voierie urbaine. «Le Pacasen nous a permis de refaire la voirie urbaine de la commune. Toutes les grandes artères, naguère impraticables, ont été entièrement remises à neuf», s’est réjoui Madické Dieng, secrétaire général de l’institution municipale. Mieux, il a révélé que 80 % des financements du Pacasen ont été investis sur la voirie, permettant ainsi la praticabilité de l’essentiel des routes et facilitant du coup la mobilité urbaine, dans la ville de Louga.
Khalif Aboubacar WELE (Correspondant)