On l’achète souvent en dernier lieu dans les préparatifs de la Tabaski, mais il n’est pas le moins important. Il est même essentiel, parce qu’il permet de sacrifier à la tradition prophétique qui est à l’origine de cette importante fête pour les musulmans. C’est en réalité le couteau qui annonce le top départ des festivités de la Tabaski.
C’est certainement pour cela qu’il est vendu comme de petits pains, à tout bout de champ, surtout à quelques heures de la fête du mouton. Certes, c’est l’un des derniers achats à faire, mais cela ne signifie pas que son importance est moindre.
Après avoir assuré son premier rôle le jour de la Tabaski, à savoir égorger le mouton, il est encore une fois sollicité pour le dépecer. Là aussi, le couteau semble être incontournable pour que la fête soit belle.
Ensuite, c’est au tour des femmes de réclamer le couteau dans la cuisine, pour éplucher l’oignon et la pomme de terre.
À cause de son importance pour la célébration de l’Aïd el-Kébir, la vente de couteaux, de machettes et de haches est devenue un business lucratif durant la veille de la Tabaski.
La vente d’armes blanches, un business lucratif à quelques heures de la Tabaski
Ce ne sont pas seulement les téfankés, les tailleurs, les vendeurs de tissus, de pommes de terre, d’oignons, les propriétaires de salons de coiffure et de beauté ou encore les transporteurs qui font de bonnes affaires en ces périodes de veille de Tabaski.
La vente d’armes blanches – couteaux, coupe-coupe et haches – est aussi florissante à la veille de la Tabaski. Ce petit commerce foisonne un peu partout à Tivaouane. Dans les marchés, les rues, les ruelles et même les trottoirs, ces objets dangereux sont exposés et vendus sans aucune condition.
Au Sénégal, avec les préparatifs de la grande fête de la Tabaski, presque tout semble être permis. Ainsi, malgré le danger éventuel que font courir ces armes blanches, qui deviennent des outils essentiels en période de fête, leur vente en pleine rue est permise au Sénégal, sans être encadrée.
Même si le port d’armes est soumis à la loi, et en fonction des circonstances. En effet, lors des élections législatives du 17 novembre dernier, le ministre de l’Intérieur avait interdit la circulation des armes pendant une période bien déterminée : du 17 octobre au 17 décembre 2024.
Selon Cheikh Sow, un marchand ambulant qui s’est investi dans ce commerce, s’il n’y avait pas cette possibilité d’acheter ces armes blanches aussi facilement, il y aurait beaucoup de difficultés à passer une bonne fête de Tabaski.
À l’en croire, il a investi presque un million de francs pour acheter des cartons de couteaux, machettes et haches en gros qu’il a distribués à des détaillants. Ces derniers vendent les couteaux au détail entre 500 et 1500 francs CFA, et les machettes entre 1000 et 2500 francs CFA selon la catégorie.
Pour Serigne Fallou, un revendeur, c’est un business très lucratif.
Ibrahima Ndiaye, Correspondant