La retraite spirituelle de Madina-Gounass, encore appelée «daaka», qui prend fin ce matin, a enregistré, hier, la venue du Premier ministre Ousmane Sonko à la tête d’une forte délégation. Il a annoncé qu’une rubrique sera dédiée dans le budget de l’année 2026 aux affaires religieuses.
MADINA- GOUNASS – Le «daaka» (retraite spirituelle) de Madina Gounass a reçu, hier, le Premier ministre, Ousmane Sonko. À l’occasion, le chef du gouvernement a réitéré l’engagement de l’État à être aux «côtés de la communauté de Madina-Gounass, rassemblée pour dix jours de dévotion, et du guide religieux qui est un père et une boussole». Il a annoncé qu’une rubrique sera définie dans le budget de 2026 aux affaires religieuses devant couvrir enseignement, formation, rassemblements à l’image d’autres secteurs comme la santé, l’éducation… Venu représenter le chef de l’État, empêché par un voyage à l’étranger, Ousmane Sonko, à la tête d’une forte délégation ministérielle, a souligné que le khalife Thierno Amadou Tidiane Bâ œuvre toute l’année pour l’islam dont il est un soldat. Martelant la disponibilité des autorités pour les familles religieuses, il a rappelé que la nomination du chargé des affaires religieuses, Djim Dramé, également dans la délégation, entre dans ce cadre.
Le Premier ministre s’est dit «très heureux de constater que la retraite spirituelle se déroule très bien puisqu’on a connu pire». Remerciant Dieu d’avoir aidé à la bonne tenue du «daaka», il a souligné que l’État a mis les bouchées doubles pour sa réussite. C’est déjà en Conseil des ministres que des instructions avaient été déjà données pour la préparation de cette retraite pour qu’elle ne connaisse aucun impair aux plans hydraulique, sécuritaire et sanitaire. Se projetant sur l’avenir, M. Sonko a souhaité que les prochaines éditions soient encore mieux organisées. Le chef du gouvernement a aussi prié pour que les invocations des fidèles et hommes de Dieu réunis ici depuis dix jours soient exaucées pour le bien du Sénégal, de l’Afrique et du monde entier.
Mais aussi pour une «santé et une longévité de Thierno». Des prières que le khalife a reformulées pour la paix, la concorde, l’unité et la sécurité du pays. Prenant la parole, au nom du khalife, Thierno Ibnou Oumar Thierno Bâ, tout en se réjouissant de la venue de la délégation, a souligné que le «Sénégal est un peuple élu, choisi du bon Dieu, malgré qu’il soit géographiquement très petit, avec ses nombreux saints dont les prières ont été entendues par le bon Dieu». «Même disparus, certains saints ont leur baraka qui couvre encore ce pays et leur survit. Encore que nous avons des contemporains qui sont des exemples de piété et qui continuent de prier toujours pour le bien du pays», a-t-il insisté.
Donnant une véritable leçon, le guide religieux a rappelé que le pouvoir est d’«ordre divin» et qu’il faille toujours accepter la «sentence de Dieu qui le donne à qui il veut». Aussi, il n’a pas manqué de signaler la «lourdeur de la charge qui pèse sur les épaules de ceux qui dirigent et que les autres ne peuvent pas comprendre ou imaginer» d’où la nécessité d’implorer Allah pour qu’il leur «facilite et allège la tâche». D’autant plus que ce sont les populations qui vont ressentir les bénéfices cet allègement. Revenant sur le sens du «daaka», Thierno Ibnou Oumar Thierno Bâ a rappelé que les «fidèles réunis ici ne le sont que pour adorer Allah et son agrément». Magnifiant les «efforts de l’État pour sa bonne tenue», le khalife a exhorté les autorités étatiques à faciliter le retour des pèlerins après la clôture du rassemblement religieux.
De notre envoyé spécial, Ibrahima Khaliloullah NDIAYE