Le Soleil a vibré ce mardi 20 mai 2025 au rythme de la célébration de son 55e anniversaire. Une cérémonie sobre mais chargée de souvenirs, d’émotions et de symboles, réunissant le personnel actuel, des figures historiques de la maison, ainsi que des autorités du secteur de la communication. C’était l’occasion de revisiter un demi-siècle d’histoire, de rendre hommage aux bâtisseurs et d’esquisser les contours d’un avenir résolument tourné vers l’innovation.
Dans une ambiance chaleureuse et empreinte d’émotion, la cérémonie a réuni plusieurs figures emblématiques de l’histoire du Soleil. Les anciens directeurs généraux Ibrahima Gaye, Alioune Dramé et Cheikh Thiam, le maire de la commune de Hann Bel-Air Babacar Mbengue, ainsi que de nombreux retraités de la maison, ont été accueillis avec les honneurs.
Ouvrant la cérémonie sous la présidence du ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, le directeur général actuel, Lamine Niang, a prononcé un discours empreint de gratitude et de vision. « La célébration des 55 ans d’existence correspond à une étape charnière de l’évolution du journal. Un coup d’œil dans le rétroviseur, on remarque avec un brin de nostalgie que Le Soleil est un patrimoine, un marqueur d’histoires », a-t-il déclaré, soulignant la portée historique et symbolique de l’événement.

Lancé officiellement le 20 mai 1970, Le Soleil prenait la relève de Paris-Dakar, quotidien né en 1933. Fidèle à sa mission d’origine — informer, documenter et accompagner les grandes mutations sociales — le quotidien national s’est imposé comme un témoin engagé de l’histoire contemporaine du Sénégal.
« À l’ère de la désinformation et de la mésinformation, il faut résolument un journalisme de qualité, pertinent, équilibré et accessible sur plusieurs canaux », a insisté M. Niang qui a impulsé une nouvelle dynamique au groupe depuis son installation en juin 2024. Avant de souligner que l’ambition est de repenser le modèle économique du journal et de moderniser sa gouvernance pour répondre aux enjeux contemporains.
La cérémonie a aussi été marquée par un geste hautement symbolique : le naming de l’imprimerie du groupe, désormais baptisée Imprimerie Ibrahima Gaye, en hommage à l’ancien directeur général (1994-2000) sous lequel Le Soleil est passé à l’impression couleur. Les différentes salles de rédaction ont également été renommées en l’honneur des grandes figures de la maison : Djib Diedhiou, feu Serigne Aly Cissé, Alioune Dramé, Bara Diouf, feue Khady Ba Ka, Ibrahima Mansour Mboup, Youssou Seck et Mamadou Mansour Niang, dit Niamagne.
Lors de son discours, Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, a salué une institution « témoin privilégié de notre histoire nationale, repère de notre mémoire collective, et acteur de premier plan du service public de l’information ».
« Le Soleil a su évoluer sans jamais renier ses valeurs fondatrices : la vérité, la rigueur et l’engagement au service de l’intérêt général », a-t-il déclaré. Il a également renouvelé l’engagement de l’État à soutenir la SSPP Le Soleil dans la mise en œuvre de son Plan stratégique de développement :« L’État sera présent aux côtés de la direction et des équipes pour garantir la réussite de cette phase de transition et de renouveau. »
Dans le cadre des festivités, un panel s’est tenu autour du thème : « Le Soleil face aux mutations du paysage médiatique ». Modéré par le journaliste Ballé Preira, il a réuni des intervenants de renom : Dr Abdou Diaw, Habib Demba Fall, journaliste expérimenté, et Mamadou Ndiaye, directeur du Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI). Ensemble, ils ont analysé les défis et perspectives qui s’imposent à la presse, dans un contexte marqué par la transformation numérique et l’évolution des habitudes de consommation de l’information.
Entre fierté du passé et ambition pour le futur, les 55 ans du Soleil ont rappelé que ce quotidien reste plus que jamais un phare dans le paysage médiatique sénégalais.
Cheikh Gora DIOP