Le Front syndical pour la défense du travail a tenu, avant-hier mercredi 15 octobre 2025, une assemblée générale à la Maison des travailleurs Keur Madia, siège de la Cnts. Au cours de cette rencontre, les responsables ont dénoncé les lenteurs notées dans la mise en oeuvre du Pacte de stabilité sociale.
Réunis à la Maison des travailleurs Keur Madia, les membres du Front syndical ont exprimé leur colère face aux retards constatés dans l’application du Pacte de stabilité sociale. Ils ont dénoncé le silence des autorités et appelé à des réponses urgentes afin d’éviter une rupture du dialogue social. Face à ces lenteurs, les délégués issus de plusieurs secteurs ont tiré la sonnette d’alarme, déplorant la dégradation des conditions de travail, le manque de dialogue avec les ministères concernés, ainsi que l’absence de réponses concrètes aux revendications.
Pour Sara Konaré, déléguée du personnel des agents du pétrole et du gaz, la situation des travailleurs de Ngadiaga, situé dans la région de Thiès, notamment dans la commune de Notto Gouye Diama, illustre parfaitement le désintérêt des autorités. «Les travailleurs de Ngadiaga sont restés quatorze mois sans salaire. Pendant qu’on parle de souveraineté énergétique, on néglige ceux qui en sont les acteurs», a-t-elle dénoncé. Elle ajoute que, si rien n’est fait, les travailleurs «vont se lever» pour faire entendre leur voix.
Le secteur des transports n’est pas épargné. Mbaye Diaw, représentant de la société publique Dakar Dem Dikk (Ddd), a déploré la dégradation du parc automobile et les conditions de travail désastreuses des agents. «Depuis deux ans, nous cherchons à rencontrer le ministre des Transports, sans succès», a-t-il regretté. Dans le secteur de l’éducation, Amidou Diédhiou, du G7, a estimé que les syndicats enseignants ne se reconnaissent pas dans le Pacte de stabilité sociale, évoquant un «passif social lourd» marqué par des lenteurs administratives, la surimposition, le déficit d’enseignants et les retards dans la signature des décrets. «Certains ministres n’ont toujours pas reçu les syndicats depuis 2024», a fustigé le syndicaliste.
Le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Mody Guiro, a réaffirmé la volonté du mouvement syndical de préserver la stabilité du pays, tout en soulignant que la patience des travailleurs a atteint ses limites. «Nous ne sommes pas en guerre, mais nous nous préparons au pire», a-t-il averti. Il a ainsi invité le gouvernement à prendre en compte les préoccupations socio-économiques qui pèsent lourdement sur les travailleurs, afin d’éviter une dégradation du climat social.
Djibril Joseph KAMA