26 mars 2005-26 mars 2025. Cela fait vingt ans qu’Adja Arame Diène n’est plus. Femme politique, la parlementaire a su marquer l’Assemblée nationale. Autodidacte, elle fut la première députée à parler wolof à l’Hémicycle. Elle n’a pas fréquenté les écoles françaises. Mais, sa non maîtrise de la langue officielle et de travail, le français, n’a jamais été un handicap pour elle. Adja Arame Diène a su mener des débats porteurs au sein de l’hémicycle dans lequel elle lèvera le tabou sur les langues nationales. Ainsi, elle ne quittera l’Assemblée qu’en 2001 après cinq législatures entre 1983 et 1998.
Adja Arame Diène dégageait une élégance, danse le verbe, mais également dans la mise. La parlementaire apparaissait le plus souvent avec du khôl sous les yeux et son inséparable éventail. Calme et posée, elle incarnait des valeurs morales telles que le respect de la parole donnée, la générosité et la fidélité. C’est pour cela qu’elle était aimée et respectée, tant dans son parti, que par tout le peuple sénégalais.
L’ancienne parlementaire s’est investie dans le champ politique en 1945 avec, surtout, l’influence de son père qui soutenait dans les années 1930 l’ancien maire de Dakar, Alfred Goux. Elle fut membre du Bloc démocratique sénégalais avant de rejoindre le Parti socialiste du Sénégal en 1947. Elle devint ensuite Présidente de l’Union régionale des femmes socialistes depuis 1973 sous la bannière de l’Union progressiste sénégalaise qui deviendra en 1976 le Parti socialiste.
La présidente de l’Union régionale de Dakar des femmes membres du Ps, s’en est allée le 26 mars 2005 à l’âge de 79 ans, après une vie bien remplie. Adja Arame Diène a marqué son époque et, est l’une des figures emblématiques de la vie politique sénégalaise de ces 60 dernières années. Son retrait de la vie publique ne lui avait pas enlevé ce souci permanent d’être au service de l’autre. Une belle âme qui a toujours été au service de l’humain jusqu’à son dernier souffle.
Arame NDIAYE