Unanimement, les députés de l’opposition parlementaire, de la majorité et les non-inscrits ont, par la voix de leurs représentants, salué les avancées significatives de la 15e Législature du Sénégal après seulement huit mois de fonctionnement.
Témoignages poignants, civilités et assurances ont émaillé la cérémonie de clôture de la session ordinaire unique 2024/2025 de l’Assemblée nationale du Sénégal. C’est dans un hémicycle empreint de solennité que les différents orateurs se sont exprimés. Voix tonnante et captivante, Aïssata Tall a, d’emblée, salué l’énorme travail accompli par les députés de la 15e Législature. Cependant, la présidente du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal a estimé que le chemin à parcourir reste encore long. « Nous avons, certes, travaillé, et même beaucoup travaillé, mais beaucoup reste encore à faire. Et je suis convaincue que, sous votre impulsion, nous poursuivrons ce travail », a-t-elle lancé au président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye. Pour la députée de Takku, la prochaine session budgétaire se profile déjà, avec à la clé des questions financières lancinantes, ainsi que la situation économique et sociale du pays.
S’adressant toujours au maître de séance, elle a poursuivi: « Nous savons que vous avez à cœur de nous mettre dans les meilleures conditions. Vous avez engagé des réformes, que nous poursuivrons avec vous tant qu’elles sont faites dans l’intérêt du peuple sénégalais. Nous sommes là, tous ensemble, la main dans la main : députés de la majorité, non-inscrits, et députés de l’opposition parlementaire, pour accompagner cette impulsion nouvelle à l’Assemblée nationale, une institution vénérable ». Sans déroger à la règle, le président du groupe parlementaire Pastef/Les Patriotes, Mohamed Ayib Salim Daffé, a félicité ses collègues et réaffirmé leur volonté de rompre avec les pratiques du passé. À ce titre, a-t-il déclaré, l’organisation spéciale de la cérémonie de clôture de cette année témoigne de la volonté de rupture et de transparence du président de l’Assemblée nationale, ainsi que de tous les députés présents, à travers les différents groupes parlementaires et les non-inscrits.
« Nous pourrons tirer un bilan satisfaisant », s’est-il réjoui, tout en énumérant les innovations majeures de la 15e Législature. « L’Assemblée a trois compétences constitutionnelles : voter la loi, contrôler l’action du gouvernement et évaluer les politiques publiques. En ce qui concerne la procédure législative, nous avons abattu un travail intense d’élaboration, d’instruction et d’adoption des lois — qu’il s’agisse de lois de finances, de lois ordinaires, organiques ou constitutionnelles — durant cette session ordinaire unique », a-t-il souligné. En dehors des projets de loi, poursuit-il, l’Assemblée a adopté deux propositions de loi, notamment la réforme du règlement intérieur, menée de manière concertée, collégiale et inclusive. Mieux encore, ajoute le député de Pastef, il faut saluer le dynamisme des 14 commissions permanentes et magnifier leurs actions dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale.
Dans la même optique, Ayib Daffé a souligné le rôle capital joué par la commission des délégations et celle du contrôle et de la comptabilité, ainsi que l’élaboration du guide méthodologique de l’Assemblée nationale du Sénégal et la réforme du règlement intérieur. « Ce bilan est satisfaisant, mais nous ne devons pas dormir sur nos lauriers. Nous devons poursuivre dans l’amélioration continue et redoubler d’efforts lors de la prochaine session ordinaire unique », a-t-il exhorté. Représentant les députés non-inscrits, Moussa Amady Sarr a saisi la balle au bond. Le député a abondé dans le même sens que ses collègues.
Selon lui, au cours de cette session, les non-inscrits ont tenu leur rang. Loin d’une opposition systématique ou d’un alignement aveugle, ils ont, dit-il, porté une voix singulière, exigeante, mais intrinsèquement constructive, guidée par un seul impératif : l’intérêt supérieur de la nation. « Nous sommes convaincus que c’est par la voie du dialogue républicain, le respect des divergences et le sens évident du bien commun que nous pourrons consolider la cohésion nationale et restaurer la confiance entre les gouvernés et le gouvernement », a-t-il conclu.
Ibrahima KANDE