Lors d’une conférence de presse hier, l’Alliance pour la République (Apr) a annoncé qu’elle allait produire un contre-rapport en réponse au rapport de la Cour des Comptes. Elle a également alerté sur ce qu’elle considère comme « une instrumentalisation de la justice » pour poursuivre les anciens ministres.
L’Alliance pour la République (Apr) conteste fermement le rapport de la Cour des Comptes. En conférence de presse, hier, les responsables de cette formation politique ont indiqué qu’ils constitueraient un groupe de travail, sous l’instruction de leur patron, l’ancien président de la République Macky Sall, pour produire une réponse solide, argumentée, chiffrée et documentée. « Ce document, qui peut être assimilé à un contre-rapport de la Cour des Comptes, sera rédigé en français et en anglais, et sera traduit dans toutes les langues nationales. Ce contre-rapport sera transmis aux partenaires bilatéraux et multilatéraux, mais aussi mis à la disposition du public et publié sur un site dédié », a déclaré l’ancien ministre de la Jeunesse Pape Malick Ndour, désigné porte-parole du jour.
Selon Pape Malick Ndour, depuis son accession au pouvoir, le Pastef semble animé par une seule obsession : « noircir le bilan du régime déchu et discréditer le président Macky Sall et son parti ». Cependant, il prévient que cela sera peine perdue. « Nous ferons face et nous vaincrons », a-t-il martelé. D’après lui, le rapport de la Cour des Comptes est « biaisé, partiel, politiquement orienté et probablement rédigé sur commande directe du pouvoir en place ».
Les leaders de l’Apr soulignent également que ce rapport ne provient pas de la Cour des Comptes, mais plutôt du ministère des Finances, à travers l’Inspection générale des finances (Igf). « La procédure qui a été adoptée a été viciée dès le départ. Le prétendu rapport a été adopté par la seule chambre des affaires budgétaires et financières, et non dans le cadre de l’assemblée de toutes les chambres réunies de la Cour des Comptes », a soutenu l’ancien ministre de la Jeunesse sous le défunt régime, appelant à l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire pour élucider les conditions de rédaction de ce rapport.
Pape Malick Ndour a également réagi à la saisine du Fonds monétaire international (Fmi). Selon lui, cette démarche n’avait pas pour but de salir le gouvernement en place, mais visait à apporter des réponses rigoureuses « face à des accusations infondées ». Concernant la mise en accusation de Macky Sall, demandée par le député Guy Marius Sagna, l’Apr a qualifié cela de « projet fantaisiste ». Néanmoins, son porte-parole du jour Pape Malick Ndour a indiqué que leur formation politique a pris note de la saisine de la Division des investigations criminelles (Dic) par le biais du Pool judiciaire financier pour la poursuite d’anciens ministres cités dans le rapport de la Cour des Comptes. Il interpelle également cette institution afin qu’elle éclaire l’opinion publique sur la portée réelle et le contenu du référé transmis au ministre de la Justice.
Aliou DIOUF