Relâché dans la nuit après une première interpellation, le principal opposant au président sortant Umaro Sissoco Embalò, Fernando Días Da Costa a de nouveau été recherché ce jeudi matin par des militaires. Lorsque les militaires sont arrivés chez lui, il avait déjà disparu. Le leader affirme se cacher, craignant pour sa sécurité.
BISSAU – La tension continue de grimper en Guinée-Bissau. Fernando Días Da Costa, candidat à la présidentielle et principal adversaire du président sortant Umaro Sissoco Embalò, est devenu l’une des figures les plus recherchées du pays depuis la prise de pouvoir revendiquée par un groupe d’officiers.
Arrêté une première fois dans la journée du mercredi 26 novembre, puis relâché dans la nuit sans explications officielles, l’opposant a de nouveau été visé par une tentative d’arrestation ce jeudi matin. Juste après la prestation de serment du général Horta N’tam, désigné président de transition, des militaires se sont présentés au domicile de Fernando Días Da Costa.
Leur objectif était clair : procéder à son interpellation. Mais ils ne trouveront ni le candidat, ni la moindre trace permettant de déterminer où il s’était rendu quelques heures plus tôt. Selon différentes sources, l’homme avait déjà quitté les lieux avant l’arrivée des officiers.
Dans des échanges discrets avec certains médias, Fernando Días Da Costa a donné quelques indications sur sa situation actuelle. Il affirme se cacher, par précaution, et dit craindre d’être localisé par les nouvelles autorités militaires. Sa voix, entendue brièvement au téléphone, trahit une inquiétude palpable.
A lire aussi : Après le « renversement » du président Embalò : Bissau figée sous l’ombre des militaires
L’opposant considère que son arrestation, si elle se produisait, ne serait motivée que par des raisons politiques. Cette disparition temporaire ajoute une nouvelle couche d’incertitude à un climat déjà fragile. Dans un pays où les informations circulent difficilement et où les rues sont désertées par la population, chaque déplacement, chaque rumeur et chaque silence pèsent lourd.
L’absence de Fernando Días Da Costa nourrit les spéculations : cherche-t-il refuge dans une ambassade, dans une localité reculée, ou bénéficie-t-il d’un appui discret au sein d’un réseau de soutiens ?
Pendant ce temps, le pouvoir de transition tente de s’installer. Mais la traque d’une figure majeure de l’opposition, à peine quelques heures après l’investiture du général Horta N’tam, envoie un signal clair : la lutte politique se joue désormais loin des urnes.
Elle se joue désormais dans les couloirs sombres de la crise en cours. La question reste entière : où se trouve Fernando Días Da Costa ? Et surtout, réapparaîtra-t-il dans un pays plongé dans une tourmente dont personne ne semble mesurer l’issue ?
Par Gaustin DIATTA, envoyé spécial en Guinée-Bissau

