Interrogé après le dernier réaménagement ministériel du 6 septembre 2025, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Dr Ismaïla Diallo, a salué la composition du gouvernement Sonko 2. Pour lui, cette équipe gouvernementale est là « pour restaurer l’État de droit » en vue d’une réconciliation nationale beaucoup plus juste. Rappelant qu’ils vont observer, avec intérêt, le travail des ministres, il espère que ces derniers sauront mettre en œuvre le programme pour lequel les électeurs ont plébiscité le Pastef.
Quelle appréciation faites-vous du nouveau gouvernement nommé samedi dernier ?
C’est une appréciation positive. C’est une occasion de féliciter le Président de la République, son excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et son Premier ministre, Ousmane Sonko, pour avoir écouté la demande du peuple de faire des réaménagements, mais également d’acter un changement qui va en droite ligne des revendications de la population, surtout au ministère de la Justice où depuis un bon moment, nous constatons des sorties aussi bien du peuple que de la représentation, notamment l’Assemblée nationale, pour vraiment réclamer que la justice soit plus efficace. Nous disons que c’est en ce sens-là que le Président s’est attelé à ce changement, que nous saluons vraiment. Il est à saluer parce que nous sortons d’une situation difficile entre 2021 et 2024. Il y a eu des événements regrettables qu’il faudra vraiment éclaircir, et le peuple est dans l’attente par rapport à tout ce qui s’est passé. Il y a eu des blessés, des morts, des victimes. Pour que l’on puisse vraiment aller vers la réconciliation, il faut rendre justice d’abord. Je pense que c’était important.
Aujourd’hui, on a nommé Mme Yassine Fall à la tête du département de la Justice, et si vous consultez également l’ordre protocolaire, la Justice vient après le Premier ministre. Tout cela, c’est pour montrer cette place primordiale que nous voulons donner à la justice de notre pays.
Il y a eu un changement également au ministère de l’Intérieur. Aujourd’hui, nous avons à la tête du ministère de l’Intérieur un avocat rompu à la tâche, sérieux dans ce qu’il fait, et nous espérons également qu’il apportera beaucoup de satisfaction en matière de sécurité, mais également de renseignements pour le bien du peuple.
Pour le reste, je pense qu’il s’agit de réaménagement. On a maintenu pas mal de ministres. Je pense qu’après l’évaluation, il fallait leur donner un nouveau souffle pour qu’ils puissent aller sur de nouvelles bases, savoir que le peuple est en attente et que nous devons aller très vite parce que le temps ne nous attend pas. Nous avons un programme bien défini qu’il faudra vraiment mettre sur la table pour satisfaire les besoins des populations.
Voilà ce que je pense de ce nouveau gouvernement. Je profite de l’occasion pour féliciter les différents ministres et surtout les encourager parce qu’ils auront besoin d’encouragements. Nous avons trouvé un pays qui était au quatrième sous-sol. Nous avons véritablement constaté des situations difficiles, notamment sur le plan économique, avec une dette cachée et des comportements à changer également. Il faudra donc beaucoup de courage pour y arriver.
L’opposition assimile le changement du ministre de la Justice à une volonté, pour le Pastef, d’avoir une justice aux ordres. Quelle est votre réaction à cela ?
C’est quand même étonnant de voir une certaine opposition parler d’une justice aux ordres. Le Président de la République a été clair là-dessus. Nous sommes dans un État de droit et l’ordre légal ne sera jamais supplanté par l’ordre politique. Et nous avons toujours prôné une justice indépendante. Il n’y a donc pas de quoi vraiment avoir peur. Ce gouvernement est là pour restaurer l’État de droit. C’est juste pour aller vers une réconciliation beaucoup plus juste. Parce que sans la justice, il ne va pas y avoir de réconciliation.
Pensez-vous qu’avec ce gouvernement, les autorités pourront mieux répondre aux aspirations des populations ?
Je le pense bien parce qu’en fait, ce gouvernement est composé d’hommes et de femmes qui ont eu à accompagner aussi bien le Président de la République que le Premier ministre dans l’opposition. De ce fait, ils connaissent très bien les attentes de la population, mais également ils connaissent très bien ce que dit le « Projet ». Ils étaient là déjà il y a plus d’un an et ils savent exactement quelles sont les attentes dans les différents secteurs.
Il faudra juste travailler pour mettre en œuvre le programme. Et comme l’a dit le Premier ministre, qui sera très exigeant et regardant sur ce qui va se passer dans chaque ministère, les ministres seront suivis. Parce que tout récemment, vous savez, le Premier ministre a eu à présider un séminaire avec les ministres. Il a dit qu’à partir de maintenant, chaque blocage aura un responsable. Cela veut donc dire que nous allons vers un gouvernement engagé et travailleur.
Propos recueillis par Oumar KANDÉ