Enseignant-chercheur à l’Université Lumière Lyon II (France), Dr Yassine El Yattioui justifie le vote de la résolution 2797 du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental comme la victoire d’une diplomatie marocaine patiente et constante. Ce texte onusien consacre le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine du Sahara occidental comme la solution la «plus réalisable».
Auteur d’une thèse de doctorat soutenue à l’Université de Salamanque d’Espagne sur le sujet : «From Economic diplomacy to continental leadership : Morocco’s strategic foreign policy in Africa», Dr Yassine El Yattioui explique le vote du plan d’autonomie du Sahara marocain par le Conseil de sécurité de l’Onu comme la résultante de la cohérence de la diplomatie royale marocaine. «Sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, la politique étrangère du Maroc s’est articulée autour de trois principes fondamentaux : la constance dans les valeurs, la crédibilité dans l’action et le réalisme dans la proposition», a justifié Dr El Yattioui dans un entretien avec «Le Soleil».
La résolution 2797, rédigée par les États-Unis, a été adoptée, le 31 octobre 2025, par le Conseil de sécurité des Nations unies. Ce texte dispose que le plan présenté par le Maroc en 2007, pour une autonomie sous souveraineté marocaine du Sahara occidental, est la solution «la plus réalisable» pour ce territoire. D’après Yassine El Yattioui, le Maroc a toujours privilégié la voie du dialogue et du droit international, plutôt que la confrontation, et misé sur le développement, la stabilité et la modernisation des Provinces du Sud. «Le modèle de développement régional, lancé en 2015, a profondément transformé ces territoires en les faisant des espaces de croissance économique, de gouvernance locale et d’intégration africaine. Dakhla et Laâyoune sont devenues des plateformes économiques, diplomatiques et logistiques de premier plan, illustrant concrètement la pertinence du projet d’autonomie», poursuit-il. Dr El Yattioui ajoute que la diplomatie de la sérénité et du réalisme a renforcé la position du Maroc sur la scène internationale.
«Elle a permis de transformer un dossier longtemps perçu comme un contentieux territorial en une vitrine de stabilité, d’investissement et de coopération régionale. En privilégiant le développement au détriment du discours idéologique, le Royaume a démontré que le Sahara marocain n’était pas une zone de tension, mais un espace de prospérité et d’avenir», a-t-il justifié. «La résolution du 31 octobre 2025 symbolise ainsi la victoire d’une diplomatie patiente, constante et fondée sur la légitimité. Elle traduit la reconnaissance par la communauté internationale d’une réalité désormais incontestable : les Provinces du Sud sont pleinement marocaines», a affirmé Dr El Yattioui.
Paix et développement
Pour lui, ces provinces incarnent un modèle de gouvernance régionale, d’ouverture économique et de stabilité politique qui fait du Maroc un acteur incontournable de la paix et du développement en Afrique du Nord et au Sahel. «Le Conseil de sécurité, en adoptant cette résolution, consacre cette réalité et tourne définitivement la page des ambiguïtés du passé», s’est-il félicité. Au regard du chercheur, ce texte onusien a également une portée politique directe sur le plan régional en interpellant explicitement l’Algérie, désormais considérée comme partie prenante du différend et non plus comme simple observateur. «Membre non permanent du Conseil de sécurité en 2025, Alger est invitée à s’impliquer, de manière constructive et sans condition préalables, dans un processus de négociation fondé exclusivement sur la proposition marocaine. Cette mention explicite consacre un changement profond : elle reconnaît que le conflit n’oppose pas le Maroc à une entité fictive, mais bien à un acteur étatique qui, depuis des décennies, instrumentalise la question du Sahara à des fins géopolitiques», a indiqué Yassine El Yattioui. À ses yeux, en plaçant l’Algérie face à ses responsabilités, le Conseil de sécurité rétablit la «vérité historique» et «diplomatique». La résolution 2797, adoptée, le 31 octobre 2025, par le Conseil de sécurité, a obtenu 11 voix pour, 0 contre et 3 abstentions. La Russie, la Chine et le Pakistan se sont abstenus, tandis que l’Algérie a refusé de prendre part au vote.
Oumar NDIAYE


