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[Éclairage] Comment se prépare une Dpg ?

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Nommé le 2 avril dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko fera sa Déclaration de politique générale (Dpg) ce 27 décembre 2024, lors d’une plénière à l’Assemblée nationale. Mais comment cet exercice constitutionnel se prépare-t-il en coulisses ? Le Soleil Digital a tenté d’en savoir un peu plus.

 

D’emblée, une précision de taille s’impose : la Déclaration de politique générale (Dpg) n’est pas un bilan, mais des projections à court et moyen terme. Il sera probablement question des quatre axes du référentiel Sénégal 2050, et plus particulièrement des objectifs fixés pour l’horizon 2029, selon des informations qui nous sont parvenues. La Dpg est prononcée par le Premier ministre après sa nomination. Elle est suivie d’un débat qui peut, à la demande du Premier ministre, donner lieu à un vote de confiance, conformément aux dispositions de la Constitution (articles 55 et 86).

 

Lire aussi : Dpg: El Malick Ndiaye veut une organisation impeccable de l’événement

 

En tout état de cause, il s’agit, lors de cette séance, de faire des annonces fortes pour décliner la vision du président de la République dans chaque secteur. Car c’est le Premier ministre qui doit traduire en actes cette vision. C’est le lieu de passer en revue les grandes orientations de son gouvernement: les principales réformes et mesures phares qu’il compte mettre en oeuvre.

Le Premier ministre, en tant que coordonnateur de l’activité gouvernementale, a également le pouvoir de disposer de l’administration, en vertu de l’article 57 de la Constitution. À ce titre, il a la prérogative de faire intervenir toute la chaîne administrative.

Mais avant le face-à-face entre le chef du gouvernement et les députés, il y a une procédure à respecter et un travail de coordination important en coulisses, avec, comme maître d’œuvre, le Secrétaire général du gouvernement. C’est lui qui pilote les travaux, appuyé par le Directeur de cabinet du Premier ministre et les conseillers techniques sectoriels. Ces derniers ont pour répondants, au niveau des ministères, les secrétaires généraux desquels ministéres.

Il faut rappeler qu’en tant que fonctionnaire de l’État (de la hiérarchie A1 ou assimilé, justifiant d’une ancienneté de dix (10) ans de service effectif dans l’administration publique), le secrétaire général est, en quelque sorte, la mémoire du ministère. Il coordonne le travail des directions. D’ailleurs, en cas de changement de ministre, c’est lui qui assure la continuité du service et rend compte au nouveau ministre des réalisations et projets de son prédécesseur.

C’est pourquoi, dès qu’il est saisi d’une lettre d’information, le plus souvent accompagnée d’un canevas, le ministre la transmet à son bras technique, le Secrétaire général, qui, à son tour, mobilise tous les autres services relevant de son département ministériel.

Ainsi, chaque département ministériel travaille sur son plan d’actions sectoriel et ses projections pour une période donnée, avant de remettre sa contribution au Secrétaire général du gouvernement.

 

Rappelons d’ailleurs que lors du Conseil des ministres du 3 décembre dernier, le Premier ministre, Ousmane Sonko, « a demandé au ministre, Secrétaire général du Gouvernement [Ahmadou Al Aminou Lô], de coordonner les travaux de finalisation de sa Déclaration de politique générale (Dpg) qu’il prévoit de présenter dans les plus brefs délais devant la nouvelle Assemblée nationale », relèvait le communiqué.

Ce dernier, après avoir reçu toutes les contributions, en fait un document synthétique qu’il soumet au chef du gouvernement. C’est à partir de ces éléments que sera rédigé le discours du Premier ministre, qui n’est, en réalité, qu’un résumé de la Dpg.

 

Le Pm ne dira pas: « je ne sais pas »

 

Il faut cependant signaler que les autres points sont inscrits sous forme de tableau de bord. Chaque fois qu’une question précise est posée au Premier ministre, la réponse est préparée rapidement par le ministre concerné, qui se fonde sur les éléments de langage déjà à sa disposition.

Par exemple, au cours des débats, le chef du gouvernement peut être interpellé par un parlementaire sur le nombre exact d’abris provisoires au Sénégal, ou dans une localité donnée. Dans ce cas, c’est le ministère de l’Éducation nationale qui apportera des précisions, en se fondant sur le tableau déjà bien détaillé.

Ainsi, même si un tel point n’est pas abordé dans le discours, le Premier ministre pourra y répondre en cas d’interpellation par un député. En définitive, selon un administrateur civil, face aux députés, le Premier ministre devra avoir par-devers lui les réponses à toutes les questions possibles.
En plus clair, « il ne dira pas ‘je n’ai pas’, ‘je ne sais pas’ ou ‘je ne peux pas’, parce que l’Etat a les compétences de ses compétences », rappelle notre interlocuteur.

En vue d’harmoniser tous les éléments de langage, des réunions de coordination sont régulièrement organisées entre les équipes techniques. Ces rencontres visent à garantir une cohérence dans la mise en œuvre des documents et à s’assurer que tous les aspects sont correctement pris en compte.

Le jour J, le Premier ministre, qui a déjà reçu son document depuis quelques jours, sera entouré des membres de son gouvernement.

Salla GUEYE

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