L’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été condamné en appel, mardi 14 mai 2025, à 15 ans de prison ferme pour enrichissement illicite, ont annoncé plusieurs médias. Cette décision vient alourdir la peine initiale de cinq ans prononcée en décembre 2023 par un tribunal de Nouakchott.
L’ancien chef d’État, qui a dirigé la Mauritanie de 2009 à 2019, était poursuivi pour avoir abusé de ses fonctions afin d’amasser une fortune considérable, dans une affaire mêlant corruption, détournement de fonds publics et blanchiment d’argent.
Le verdict de la cour d’appel a également confirmé la confiscation de ses biens et sa déchéance de droits civiques. Selon le ministère de la Justice, cette décision marque une étape décisive dans la lutte contre l’impunité des élites politiques en Mauritanie.
Depuis son inculpation en 2021, Aziz n’a cessé de clamer son innocence, dénonçant un règlement de comptes politique orchestré, selon lui, par son successeur Mohamed Ould Ghazouani, autrefois son proche allié. L’affaire a mis en lumière les profondes fractures au sein de l’élite dirigeante et pose un jalon dans l’histoire politique du pays, souvent marquée par l’instabilité et les transitions opaques.
Cette condamnation en appel est saluée par les défenseurs de la bonne gouvernance comme un signal fort envoyé à l’ensemble de la classe politique mauritanienne, dans un pays en quête de transparence et de réforme institutionnelle.
Salla GUEYE