Lors des concertations sur l’enseignement supérieur présidées par le Chef de l’État, le Secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), Pr David Célestin Faye, a livré un discours réaffirmant l’engagement du corps professoral tout en posant des revendications majeures pour une réforme véritablement inclusive.
D’entrée, le Pr Faye a salué l’invitation faite au SAES de prendre part aux échanges, tout en remerciant solennellement le Président de la République pour la signature du décret rectifiant une injustice subie depuis des années par les familles de collègues décédés. Toutefois, il a exprimé une préoccupation persistante : « Nous sommes toujours dans l’attente de l’application du Décret », a-t-il rappelé.
Face à une demande croissante d’accès à l’enseignement supérieur, les universités sénégalaises peinent à suivre le rythme. Cette situation engendre, selon le SAES, « une instabilité dans les universités, une dégradation des performances pédagogiques et scientifiques, avec des taux de réussite trop faibles et d’abandon trop élevés ».
Le syndicat met également en lumière plusieurs défis structurels : lenteurs dans l’achèvement et l’équipement des chantiers universitaires ; budgets insuffisants pour couvrir les besoins en personnel, enseignement et recherche ;
Déficit chronique d’enseignants, avec des conséquences directes sur la qualité des formations ; précarité des enseignants vacataires ; absence d’une politique de recherche clairement définie ; insécurité persistante dans l’espace universitaire.
Une réforme, mais pas sans consensus
Prônant un esprit de réforme, le SAES appelle toutefois à une « démarche inclusive et transparente », condition essentielle à la réussite de toute transformation du secteur. « L’histoire récente a montré qu’aucune réforme ne saurait se faire sans un minimum de consensus », a averti le secrétaire général. Le Pr Faye a également insisté sur la nécessité d’évaluer en profondeur les différentes orientations stratégiques déjà adoptées, notamment les recommandations de la CNAES, les décisions présidentielles et les conclusions issues des Assises de l’Éducation et de la Formation.
Le SAES réitère sa volonté d’œuvrer avec l’État du Sénégal pour un système universitaire « pacifié et performant », reposant sur les piliers que sont l’autonomie, la responsabilité et la liberté académique.