Dans son rapport, présenté hier, mercredi 19 février 2025, le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) a invité l’État du Sénégal à redéfinir ses relations avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) a présenté, hier, un rapport intitulé : « Bretton Woods : 80 ans d’impérialisme ». Lors de la présentation de ce document de 75 pages, le député Guy Marius Sagna, coordonnateur du Frapp, et ses camarades ont invité les nouvelles autorités à redéfinir leurs relations avec le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale (Bm).
« Les limites des Programmes d’ajustement structurel au Sénégal illustrent les effets néfastes des politiques imposées par la Banque mondiale et le Fmi. Ces échecs soulèvent des interrogations plus larges sur les failles structurelles des institutions de Bretton Woods. Au-delà des manipulations des classements dans le rapport Doing Business, les critiques envers les institutions de Bretton Woods s’étendent également à leur approche standardisée des réformes économiques, souvent inadaptées aux réalités spécifiques des pays fragiles et en développement », relève-t-on dans le rapport. Il ajoute : « Entre négociations avec le Fmi et adaptation du cadre de partenariat avec la Banque mondiale, le Sénégal doit tracer une voie qui concilie souveraineté économique et développement durable ».
En ce qui concerne le futur du Sénégal avec le Fmi, le rapport propose aux nouvelles autorités de considérer toujours cette institution comme « un prêteur de dernier ressort ». Mieux, le Frapp recommande aux nouvelles autorités étatiques d’accélérer l’élaboration d’un projet de loi sur la doctrine de financement de l’économie nationale, de concert avec toutes les forces vives et progressistes de la Nation. Il leur demande aussi de maintenir les subventions dans les budgets jusqu’à la baisse du coût de l’énergie avec le « Gas to Power ».
Guy Marius Sagna et compagnie exhortent les autorités à cibler les couches vulnérables afin d’alléger la facture des subventions et d’éviter les conditionnalités susceptibles de dévier la trajectoire du « Projet » et de reproduire l’échec des interventions du Fmi si un nouveau programme est négocié. Concernant la Banque mondiale, le Frapp a, dans son rapport, rappelé qu’un nouveau cadre de partenariat 2025-2030, entre le Sénégal et ladite institution, est en gestation depuis l’année dernière.
Dès lors, Guy Marius Sagna et ses camarades demandent aux nouvelles autorités étatiques « d’éviter le piège de la mondialisation à cette étape de reconstruction de notre économie ». Le Frapp recommande le développement et la sécurisation du tissu économique national. En outre, il demande la revue des conventions fiscales bilatérales et propose la suppression des exonérations fiscales « inefficaces ». De même, le Frapp prône l’accélération de l’élaboration du projet de loi sur le patriotisme économique, en accord avec toutes les forces vives et progressistes de la Nation.
Aliou DIOUF