Guy Marius Sagna s’indigne. Et quand il s’indigne, cela s’entend, se voit, se propage. L’activiste devenu député n’a pas sa langue dans sa poche. Depuis des années, il fustige les privilèges indécents d’une élite coupée du peuple.
Il enrage contre les voitures de luxe aux vitres fumées, les palais climatisés, les missions à l’étranger aux frais du contribuable. Pendant ce temps, dit-il, les Sénégalais peinent à se nourrir, à se soigner, à éduquer leurs enfants. Le train de vie des dirigeants, voilà son cheval de bataille. Il exige des comptes, réclame des réductions de budgets, dénonce une République où l’opulence cohabite sans gêne avec la misère.
Il interpelle, il dérange, il agace. Certains le jugent populiste, d’autres le voient en porte-voix des oubliés. Mais ses questions restent sans réponse. Pourquoi tant de faste dans un pays qui se serre la ceinture ? Pourquoi ces privilèges hors du temps, ces écarts grandissants entre gouvernants et gouvernés ? Lui, il continue. À dénoncer, à s’insurger, à secouer. Jusqu’à ce que, peut-être, l’indignation devienne action. sidy.diop@lesoleil.sn