L’ambassadeur sénégalais à la retraite Papa Louis Fall est décédé samedi 31 mai, à Dakar, à l’âge de 82 ans, a appris « Le Soleil ». Ce diplomate de carrière a représenté le Sénégal dans les plus grandes instances internationales.
L’ancien ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire Papa Louis Fall, également grand commis de l’État né en 1943, à Louga, n’est plus. L’annonce de son rappel à Dieu, samedi 31 mai 2025, a créé émoi et consternation au ministère des Affaires étrangères.
Les témoignages sont unanimes chez tous les diplomates de carrière ou cooptés dans les missions diplomatiques extérieures et au niveau du système onusien. Ils n’ont pas tari d’éloges sur cet énarque de formation et diplomate de carrière.
Le défunt, exclusivement mû pour la sauvegarde des intérêts vitaux du Sénégal, a marqué d’une empreinte indélébile la chancellerie en Afrique et à l’Organisation des Nations unies. Titulaire de plusieurs décorations nationales et étrangères (Cameroun, Mexique, Oua, etc.), une solide formation académique sanctionnée par plusieurs diplômes universitaires lui ouvrit une carrière administrative riche et variée.
Un baccalauréat option Lettres-Philosophie, obtenu en 1964, conduit l’ancien pensionnaire du lycée Van Vollenhoven à la Faculté des Sciences juridiques de l’Université de Dakar où il décrocha son Diplôme d’études juridiques générales, puis une Maîtrise en Droit public et Sciences politiques. Breveté de l’École nationale d’administration et de la magistrature (Enam) du Sénégal, il est sorti major de sa promotion.
Papa Louis Fall a effectué un stage à l’Institut international d’administration publique à Paris. Par la suite, il a été nommé dans le Corps des conseillers des Affaires étrangères au poste de chef de la Division Onu du ministère des Affaires étrangères à Dakar.
L’ancien chargé de cours au Centre de formation et de perfectionnement administratifs (Cfpa) fut tour à tour conseiller technique du ministre pour les questions liées à l’Onu (1973-1975), premier conseiller à l’ambassade du Sénégal à Washington (1975-1981) et ministre conseiller à l’ambassade du Sénégal à Paris (1981 à 1984). Promu ambassadeur au Cameroun de 1984 à 1988 et, cumulativement, en République centrafricaine et au Tchad, l’ancien secrétaire général de l’Amicale des fonctionnaires du Cadre des Affaires étrangères (Afcae) sera nommé ambassadeur en Éthiopie et, cumulativement, en Afrique orientale de 1988 à 2001.
Doyen du Corps diplomatique (1998-2001), M. Fall fut également représentant du Sénégal auprès de l’Organisation africaine de la propriété industrielle (Oapi) et représentant permanent auprès de l’Organisation de l’unité africaine (Oua) et de la Commission économique pour l’Afrique (Cea), ainsi qu’auprès du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) et du Cnueh (Habitat) à Nairobi.
Le défunt a aussi été ambassadeur, représentant permanent auprès de l’Onu, puis ambassadeur itinérant, conseiller du ministre et à l’Inspection des postes diplomatiques et consulaires pour être enfin élu inspecteur au Corps commun d’inspection de l’Onu, à Genève. De même, il a été président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
À cet effet, la déclaration qu’il a prononcée à New York, le 12 mars 2003, à la séance du Conseil de sécurité sur la question intitulée « La situation entre l’Irak et le Koweït », est resté à jamais gravée dans les annales onusiennes.
La disparition de ce diplomate de carrière formé à bonne école, conseiller principal des Affaires étrangères, devenu ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire aux Nations unies, constitue une perte immense pour sa famille biologique, la chancellerie et Louga, sa terre natale.
Mamadou Lamine DIÈYE