Nommé envoyé spécial de l’Union africaine au Sahel, en juillet dernier, l’ancien ministre gambien des Affaires étrangères Mamadou Tangara a affiché, vendredi, à Rabat, son optimisme sur la réussite de sa nouvelle mission. Il participait à la 14e édition des Atlantic Dialogues organisée par le think tank marocain Policy center for the new south.
RABAT – Présent à l’édition 2025 des Atlantic Dialogues du Policy center for the new south, l’ancien ministre gambien des Affaires étrangères, Mamadou Tangara, nommé récemment Envoyé spécial de l’Union africaine au Sahel, a affiché son optimisme sur sa nouvelle mission. Démissionnaire en juin dernier de son poste de ministre des Affaires étrangères pour, dit-il, «changer d’air» après plusieurs années à la tête de la diplomatie gambienne, il a choisi un nouveau challenge qui est d’aller à Bamako au Mali, comme Envoyé spécial de l’Union africaine au Sahel.
«Il fallait que quelqu’un fasse le job», dit-il avec beaucoup d’enthousiasme. Ministre d’abord sous Yaya Jammeh avec les départements des Affaires étrangères, des Ressources en Eau et de l’Enseignement supérieur, Mamadou Tangara a occupé en 2013 le poste de représentant permanent de son pays aux Nations Unies. Depuis 2017, il a ainsi repris la tête du ministère des Affaires étrangères de son pays jusqu’à sa démission en juin dernier. Il va sans doute puiser dans son expérience ministérielle et diplomatique pour faire face aux défis que lui impose son nouveau poste d’Envoyé spécial de l’Union africaine au Sahel. «Ce n’est pas parce que c’est un travail difficile que tout le monde doit fuir. Je rends grâce à Dieu parce que, pour l’instant, j’ai été bien accueilli par les pays du Sahel central», a-t-il souligné. Mamadou Tangara a ainsi affirmé son optimisme sur sa nouvelle mission.
«Je suis confiant. Je suis de nature optimiste. Tous les problèmes se résolvent à travers le dialogue. Dès l’instant que nous arrivons à nous asseoir autour d’une table, nous pourrons trouver des solutions», a-t-il ajouté. D’après lui, ce problème ne peut pas être résolu sans parler directement aux principaux concernés. «Nous ne pouvons pas les aimer plus qu’eux-mêmes. Si nous nous agrippons à des principes aériens sans tenir compte des réalités, nous allons juste nous retrouver dans une situation d’impasse où nous n’aurons aucune solution. Aujourd’hui, si nous voulons résoudre ce problème, il faut que nous discutions à ces principaux concernés parce que le problème est très urgent. C’est un problème de sécurité. Il ne faut pas dire que cela ne peut arriver qu’aux autres. Cela peut arriver à tout le monde», a indiqué Mamadou Tangara.
Selon lui, personne ne veut vivre éternellement en conflit. «Même ceux qui sont aujourd’hui dans le terrorisme, un jour, ils souhaiteront quand même vivre dans un cadre paisible et prospère à moins qu’ils soient suicidaires. Sinon tout le monde veut quand même aspirer au bonheur et cela nous ne pouvons pas l’avoir sans la paix et la stabilité», a-t-il appuyé. Speaker lors de cette 14e édition des des Atlantic Dialogues du Policy center for the new south, Mamadou Tangara a participé, hier, vendredi, au panel «Garantir l’accès à l’eau et à l’alimentation pour une Afrique durable». Il a ainsi présenté les expériences des organisations de gestion de cours d’eau en Afrique de l’Ouest comme l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) et celle de la Gambie, l’Omvg, comme des expériences réussies d’une gouvernance concertée de l’eau. D’après lui, ces organisations ont pu se soustraire des contingences politiques et des soubresauts qui secouent l’Afrique de l’ouest.
«Ces organisations essaient de faire un peu plus dans l’anticipation, de faire en sorte que nous puissions bénéficier de ce bien commun que Dieu nous a donné et que les populations puissent voir concrètement les retombées positives de l’action des gouvernements. Dans ce sens, l’Omvg, par exemple, a en tout cas a permis à des secteurs, aussi bien de la Gambie que de la Guinée-Bissau, de bénéficier de l’électricité alors que c’était inaccessible jusqu’à un certain moment», s’est-il félicité.
De notre Envoyé spécial au Maroc, Oumar NDIAYE


