La dette est un sujet qui fait frémir les économistes, suer les politiques et bâiller les citoyens. Elle est devenue chez nous un véritable spectacle, une foire aux chiffres où chacun y va de son pourcentage.
Macky Sall, l’ancien président, nous assure que tout va bien : 70 % du Pib, rien de grave, circulez, il n’y a rien à voir. Ousmane Sonko, lui, n’est pas d’accord. « Minimum 83 % », lance-t-il, avec une mine des mauvais jours. Le camp Sall dément, bien sûr. Et puis, il y a la Cour des Comptes, qui, avec son air sérieux, balance un « plus de 99,5 % » qui fait l’effet d’une bombe. Que s’est-il passé depuis 2012, quand Macky Sall arrivait au pouvoir avec une dette à 35 % du Pib ? A-t-on trop dépensé ? Trop emprunté ? Trop rêvé ? Les avis divergent, mais une chose est sûre : les chiffres, eux, ne mentent pas.
Enfin, si, un peu. Parce que, selon qui les brandit, ils peuvent dire tout et son contraire. En attendant, le Sénégalais lambda, lui, se demande ce que tout cela signifie pour son quotidien. Va-t-il devoir payer plus d’impôts ? Avoir moins de services publics ? Pas de panique, nous disent les experts.
La dette, c’est comme le cholestérol : il y a la bonne et la mauvaise. Reste à savoir dans quelle catégorie se trouve celle du Sénégal. sidy.diop@lesoleil.sn