Le colloque sous régional : dialogue politique sur le processus démocratique en Afrique de l’Ouest organisé par l’ONG 3D, le Gradec, le Cosce et l’Union européenne dans le cadre du projet « Saxal Jamm » (sauvegarder la paix en français) s’est tenu, hier, mardi 9 septembre, à Dakar. Ces acteurs ambitionnent de réfléchir sur les défis et enjeux pour une vulgarisation de bonnes pratiques en promotion de la démocratie.
Renforcer le processus démocratique en Afrique de l’Ouest et consolider la place de la société civile comme catalyseur des procédures de veille et de contrôle des libertés publiques, tels sont les principaux thèmes du colloque sous régional intitulé, « dialogue politique sur le processus démocratique en Afrique de l’Ouest : Quelle contribution de la société civile ? ». Cette rencontre a été ouverte, hier, mardi 9 septembre, à Dakar.
Elle est organisée par l’Ong 3D, le Gradec (Groupe de recherche et d’appui-Conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance) et le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) et l’Union européenne dans le projet « Saxal Jamm » (sauvegarder la paix), et réunit experts électoraux, membres d’Ong et décideurs publics. Ils seront appelés à dégager des solutions pour vulgariser les bonnes pratiques en matière de gouvernance démocratique et de préservation des libertés en Afrique de l’Ouest. « Nous avons organisé un nouveau colloque pour réunir les experts de la sous-région et partager les expériences pour ensemble réfléchir sur les moyens de renforcer la démocratie en Afrique de l’Ouest. Les nombreuses menaces contre la démocratie, à savoir le terrorisme, les dérives autoritaires, les coups d’État et les restrictions contre l’État de droit nous montrent la nécessité d’instaurer un dialogue citoyen permanent capable de préserver nos acquis démocratiques », a déclaré Moundiaye Cissé, coordonnateur du projet « Saxal Jamm ».
Lien entre pauvreté et démocratie
Ce dernier renseigne aussi que dans un contexte africain marqué par des tensions politiques en Côte d’Ivoire (élection présidentielle) et en Guinée (référendum), il faut une meilleure prise de conscience du rôle de vigie de la société civile dans les processus de transitions démocratiques pérennes. « La région sahélienne est à la croisée des chemins avec une souveraineté consolidée au détriment d’une démocratie fragilisée. Mais pour nous, la souveraineté se mesure dans la capacité des citoyens à définir leur avenir. Dans cette optique, nous devons travailler à ce que les régimes en place ne sacrifient pas les libertés sur l’autel de la sécurité », affirme le président de l’Ong 3D. Moundiaye Cissé indique, au passage, que les recommandations issues du colloque seront présentées au ministère de l’Intérieur du Sénégal.
Prenant la parole, Aminata Touré, haut représentant du Chef de l’État, a exhorté les panélistes à réfléchir sur les liens entre pauvreté et consolidation de la démocratie. « Il faut nous interroger sur le lien entre pauvreté et démocratie. On ne peut bâtir une démocratie durable dans un contexte de pauvreté et de forte précarité sociale. La jeunesse, frappée par le sous-emploi et en manque de tout, est à la merci de toutes les forces occultes qui veulent déstabiliser notre région », affirme l’ancienne Première ministre.
Dans ce sillage, elle invite les gouvernants ouest-africains à renforcer les politiques de développement à la base et de bonne gouvernance, seuls moyens, selon elle, de renforcer les acquis démocratiques. « L’échec des politiques économiques en Afrique de l’Ouest a fortement fragilisé la démocratie. L’éradication de la pauvreté est une condition sine qua non à la promotion d’une démocratie viable et pérenne en Afrique », affirme l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Mamadou Makhfouse NGOM